L’activiste belge Jérémy libéré par la justice suisse : "Les charges devraient être abandonnées", selon son avocat
Pour l’avocat du jeune activiste belge de 23 ans libéré ce jeudi par la justice suisse, l’affaire "Jérémy" est bizarre. "Je suis choqué moi-même de cette situation. Ce n’est pas quelque chose qu’on a l’habitude de voir ici à Genève."
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- Publié le 09-06-2023 à 19h00
- Mis à jour le 09-06-2023 à 20h15
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L’avocat suisse qui défend le jeune activiste belge Jérémy le confirme, sa libération se fait sans condition. "Oui, et ça démontre que les mesures prises étaient disproportionnées et injustifiées. Mais la procédure judiciaire se poursuit. Il y a eu une audience de confrontation avec le colocataire de Jérémy, lui aussi soupçonné d’avoir joué un rôle", nous informe M Olivier Peter, qui précise que ce dernier n’avait toutefois pas été arrêté, Jérémy étant le seul à avoir été appréhendé.
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Mais pourquoi sa détention a-t-elle été levée si tôt par rapport à la date du 15 juin prévue ? "Je pense que c’est ici une question d’agenda. Et puis, Jérémy arrivait de toute façon à la fin des trois mois légaux de sa détention provisoire, ajoute l’avocat. Et le tribunal des mesures de contrainte n’avait, semble-t-il, plus d’élément à sa charge. Je pense même que les charges qui cour ent toujours à son encontre devraient être abandonnées…"
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L’avocat pense également que la pétition (qui a récolté 1 500 signatures), les manifestations, les nombreuses critiques que la justice suisse a reçues, notamment dans la presse, ainsi que l’intervention de la Ligue suisse des droits de l’homme, "qui a adressé un courrier au ministère public", ont contribué à la libération de Jérémy.
"S’il faut aller à la Cour européenne des droits de l’homme, on le fera"
Pour ce dernier, rien n’y fait, "tout dans cette affaire est très bizarre. Ici, toutes les preuves qui étaient censées prouver sa prétendue culpabilité ont été récupérées par la justice de façon illégale. L’instruction est complètement fondée sur l’illégalité. Je suis choqué moi-même de cette situation. Ce n’est pas quelque chose qu’on a l’habitude de voir ici à Genève."
Un recours a également été déposé concernant l’ordonnance d’établir le profil ADN de Jérémy. "Le profil ADN a été réalisé illégalement, sous prétexte qu’il s’agit ici d’un activiste politique. Et ce n’est qu’un an plus tard que la défense en a été notifiée. Ce qui est contradictoire avec le discours de la Cour européenne des droits de l’homme. On a aussi déposé un recours à la Chambre pénale des recours." Un autre recours va également être déposé au tribunal fédéral. "Et s’il faut aller à la Cour européenne des droits de l’homme, on le fera."