Dix ans d’immersion au long cours
En 2005, «la Buissonnière» à Fize-le-Marsal était une des premières à se lancer dans l’immersion. Dix ans plus tard, l’école est à l’étroit.
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- Publié le 01-09-2015 à 08h53
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Il y a du neuf à La Buissonnière, l'école fondamentale de la Fédération Wallonie Bruxelles, installée à Fize-le-Marsal. Raymond Degueldre, le directeur, est de retour après un break de 1,5 an passé à Malmedy. Mais ce qui va sauter aux yeux des élèves et des parents ce matin, ce sont les modules préfabriqués installés dans la cour de récréation. «Ils accueilleront deux classes de 4e et deux classes de 5e année, explique le directeur. En attendant que notre projet de construction d'un nouvel établissement se concrétise sur la piste d'athlétisme». Les nouvelles classes ne seront pas de trop pour accueillir le demi-millier d'élèves attendu à l'horizon 2016.
En effet, si l'école fondamentale du petit village rencontre un tel succès, c'est parce que depuis 10 ans, elle pratique l'immersion en néerlandais dès la 3e maternelle. «L'école périclitait, se souvient Raymond Degueldre. Il fallait un projet pour relancer l'école. L'immersion s'est imposée d'elle-même. On est ici à 1,5 km de la frontière linguistique. Dans les cafés, dans les commerces, on entend régulièrement parler le néerlandais…»
Mais malgré cette évidence, il y a 10 ans, se lancer dans l'immersion n'était pas chose courante pour une école. C'était aussi un pari sur l'avenir. «Au départ, on est parti avec 7 élèves en 1re primaire. Puis l'année suivante un peu plus. C'est seulement à partir de la 3e rentrée, que là, on a dû faire face à un véritable boom dans les inscriptions!»
Des élèves plus débrouillards
Dix ans plus tard, avec le recul, le directeur est toujours convaincu de l'efficacité de la formule qui a fait flores un peu partout, y compris à Malmedy dans l'école où il était et qui s'est lancée dans l'immersion en allemand. «L'immersion, ce n'est pas un effet de mode. Cela répond à de véritables attentes. Surtout ici où on est tout près de la Flandre…»
Il a pu aussi constater que, contrairement à ce que disent certains détracteurs, l'immersion ne nuit pas à l'apprentissage des autres matières, loin de là: «Cela fait plusieurs années qu'on a 100% de réussite au CEB. Les enfants sont plus débrouillards et acquièrent davantage d'autonomie. Le fait de devoir se concentrer pour comprendre ce que dit l'enseignant fait aussi qu'ils sont plus attentifs.»
Le succès d'une immersion réussie tient aussi aux enseignants dont la collaboration est primordiale. «Ici, c'est tous les jours que les titulaires doivent se concerter puisqu'ils donnent la même matière mais dans des langues différentes».