Huy-Waremme dignement représenté en Superdivision
Incontournable chef de file de notre tennis de table, Jean-Michel Saive sait que son club est plus en danger que par le passé sur la scène nationale.
- Publié le 17-02-2012 à 07h00
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Ancien numéro 1 mondial, vainqueur de bon nombre de titres internationaux prestigieux comme le Top 12, l’Open du Qatar, la ligue européenne avec l’équipe nationale, la ligue des champions ou encore un sacre mondial avec son club de la Villette Charleroi, le Crisnéen de 42 ans a fait rêver, inspiré et convaincu des tas de gamins (et de plus grands) de s’essayer au « ping ». Actuellement 56e mondial, Jean-Michel Saive qui, rappelons-le, participera à ses septièmes Jeux Olympiques cet été à Londres, évoque la Superdivision de sa chambre d’hôtel au Koweit, où il dispute un Open. Compétition de moindre envergure ou non, « Jean-Mi » n’est pas lassé de gagner sur le sol belge. Attendus dans toutes les salles du pays, lui et son club de la Villette Charleroi demeurent des cibles privilégiées pour leurs adversaires. Encore plus en cette campagne 2011-2012.
Jean-Michel Saive, comment jugez-vous le niveau de la Superdivision belge: s’est-il amélioré ou détérioré ces dernières années ?
Sincèrement, je ne peux pas vraiment répondre à cette question pour la simple et bonne raison que nos adversaires n’ont pas encore aligné leurs meilleurs éléments contre nous. Généralement, les clubs qui engagent des joueurs selon le système de double appartenance (NDLR: qui permet aux joueurs de s’aligner pour deux clubs sur une même saison) ne leur demandent pas de se déplacer pour nous affronter lors de la première partie du championnat, afin que ça ne leur coûte pas trop cher. Je me doute cependant que notre tâche sera plus compliquée lors de la phase finale du championnat, en demi et en finale. Les autres équipes joueront alors leur va-tout, elles n’auront plus rien à perdre.
Justement, que pensez-vous de la double appartenance: bonne ou mauvaise chose ?
C’est une fausse bonne chose selon moi car le championnat est désormais très déséquilibré et ne ressemble plus à grand chose. Le niveau de la compétition est dépendant de l’alignement des joueurs qui ont la double appartenance. Les équipes changent très souvent. Mais il n’y a pas qu’en ping que ça se passe comme ça. Regardez en football: avec les diverses périodes propices aux transferts, le Standard a un noyau en août, un autre en septembre et encore un autre en janvier.
D’un côté, la double appartenance est sans doute positive pour un joueur, qui a la possibilité de gagner un peu plus d’argent en dénichant un second employeur. Mais d’un autre, elle n’incitera pas forcément un club à engager des joueurs pour une saison complète. Prenons le cas d’EBS, qui pourrait se retrouver en finale du championnat de Belgique en n’ayant aligné son Asiatique (NDLR: Chen Chien An) que lors de trois matchs, à des moments clés. J’ai donc actuellement un sentiment mitigé par rapport à cette double appartenance, même si je crois que ce système est amené à changer l’année prochaine, si on oblige les joueurs à prendre part à un certain nombre de matchs durant la première partie du championnat.
Quand on a votre palmarès et qu’on se trouve qui plus est en pleine année olympique, le championnat de Belgique garde-t-il autant d’importance ?
Hormis durant une année, que j’ai passée en Allemagne (NDLR: à Bad Honnef), le championnat belge a constitué un avantage pour moi: il m’a permis de me concentrer sur les compétitions internationales. Bien sûr, ma motivation en championnat de Belgique est… (il réfléchit) disons... différente. Mais à table, il faut être présent, encore plus avec les sets à 11 points car si on est moins bien, face à un gars qui en veut, tout peut aller très vite. Puis, on est attendu, la venue de la Villette dans un club représente toujours un événement. Et une manière de faire rentrer un peu de sous.
Votre présence personnelle est elle aussi très attendue…
Oui. À la limite, on va même me téléphoner directement, sans passer par le club, pour voir si je serai là. On ne demande quand même pas directement à Jovanovic s’il jouera à Mons, par exemple (rires). Donc, si je peux me déplacer, c’est bien et si je peux en plus perdre un match, c’est encore mieux pour le club qui nous reçoit (rires).
Quand on joue à la Villette, se dit-on que gagner le championnat de Belgique s’apparente à du tout cuit ?
Non, on ne peut jamais se dire ça. Sinon, la Villette ne serait pas invaincue en Belgique depuis 1988. On aurait encore moins le droit de penser une telle chose cette année car on est peut-être plus en danger que par le passé vu le système de double appartenance ou encore vu les finances revues à la baisse à la Villette. On sait que pour l’équipe qui parviendra à le faire, battre la Villette sera quelque chose d’extraordinaire. Les outsiders ? Je pointerais Virton, Diest, peut-être EBS et éventuellement Sokah.
Et vous, à titre personnel, continuez-vous à savourer un titre de champion de Belgique collectif ou vous dites-vous, quand vous l’avez décroché, que vous avez juste rempli votre contrat ?
Forcément, je ressens plus de plaisir quand je suis champion de Belgique sur le plan individuel car je suis l’homme à abattre depuis des années. Mais je ne snobe jamais un titre.¦