La fabrique d’église de Borsu ne veut pas d’une crèche dans son édifice
Évoqué en juin 2022 par la majorité IC, le projet de créer une crèche dans l’église de 1767 reste d’actualité. Mais la fabrique d’église y est opposée.
Publié le 25-03-2023 à 13h00
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Entendra-t-on un jour des cris de bambins dans l’église Saint-Martin de Borsu ? Évoqué en juin dernier lors d’une séance du conseil communal, par l’intermédiaire d’une interpellation de l’opposition Ensemble, le projet de transformation de l’édifice religieux n’est pas abandonné par la majorité IC. Mais neuf mois plus tard, le dossier n’a pas bougé d’un centimètre, tandis que la dégradation de la tour se poursuit (très) lentement mais sûrement.
"Le danger d’un effondrement, apparu il y a plus de 30 ans, n’est pas à écarter, rappelle Francis Hastir, secrétaire-trésorier de la fabrique d’église. L’eau continue à s’infiltrer entre les pierres. Une nouvelle expertise de stabilité devait être réalisée avant le 15 novembre 2022, mais cet engagement pris par l’évêché et le bourgmestre n’a pas été tenu. Pour garantir la sécurité des pratiquants, des locataires et des utilisateurs de la Costerie adjacente, une réparation est nécessaire. En juin 2019, le coût avait été estimé à 232 900 € TVAC."
Si une réunion entre l’évêché, la Commune et la fabrique d’église sur le devenir du lieu s’est déjà déroulée, "c’est une visite d’une délégation de l’évêché qui est désormais attendue, dans le courant de ce printemps, pour dresser un état des lieux des neuf églises de la commune condrusienne", précise l’échevin du Culte, Alain Huppe.
Une certitude, déjà: la fabrique d’église de Borsu ne voit pas d’un bon œil une transformation aussi radicale de l’intérieur d’un bâtiment datant de 1767.
"L’aménagement d’une crèche était une des quelque dix pistes retenues par l’intercommunale Ecetia, chargée par la Commune de se pencher sur le dossier, rappelle Francis Hastir. Il nous a été signalé qu’il s’agirait d’une crèche pouvant accueillir 20 à 40 enfants sur une surface de 250 m2. Le principe de construction retenu serait celui d’une “box in the box”, une boîte dans la boîte. Si le projet prévoit toujours un espace de culte dans le chœur, nous sommes très dubitatifs."
"Et pourquoi pas sur le terrain proche de l’école ?"
Et le secrétaire-trésorier d’énumérer un chapelet d’objections ou d’interrogations: "Ce projet nécessiterait une entrée distincte pour le culte à ouvrir dans les murs de l’église et des issues de secours directes sur plusieurs niveaux pour la crèche, avec d’autres ouvertures, ce qui fait qu’on s’écarterait de l’esprit de la “conservation de l’enveloppe”. Que deviendrait le cimetière sud dont de nombreuses tombes sont encore honorées ? Quid des orgues classées de même que le jubé ? Enfin, nous nous interrogeons sur la facture finale. Ne serait-ce pas moins coûteux de construire une crèche, bien plus lumineuse, sur le terrain situé à côté de l’école ? Ce terrain de 40 ares appartient à la fabrique d’église. Nous sommes prêts à le mettre à disposition de la Commune via un bail emphytéotique de 99 ans, par exemple."
Cette parcelle, la majorité IC n’y est pas insensible, mais elle préférerait l’utiliser dans le cadre de "l’extension future de la salle “Amon nos autes”", d’après le Premier échevin Damien Wathelet qui rappelle que "la volonté est de dialoguer avec la fabrique d’église".
Un souhait partagé par Francis Hastir. "Légalement, nous aurions le droit d’inscrire les travaux de restauration de la tour (NDLR: dont le coût est aujourd’hui estimé à près de 500 000 € par le collège) à notre budget et de les présenter ainsi au collège, mais nous voulons trouver une solution qui agrée toutes les parties, car nous ne sommes pas opposés à une utilisation mixte de l’église."
Bref, dans ce dossier, on est très loin d’"Ite missa est".