Chez les Dubois, les prix des sapins de Noël n’ont pas augmenté (Clavier)
Malgré l’inflation, à Les Avins, Luc et Aurélien Dubois ont décidé de maintenir leur prix. Cette année encore, ils vendront 3 000 conifères.
Publié le 01-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 01-12-2022 à 09h56
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"La Coupe du monde de football ? On écoute juste les scores, on n’a pas le temps de regarder les matches". Pour Luc (62 ans) et Aurélien (28 ans) Dubois, toutes les minutes ou presque sont comptées en cette période de l’année. Père et fils exploitent une ferme laitière de 250 bêtes à Les Avins, mais il y a 29 ans, le paternel s’est lancé dans la vente et la culture de sapins de Noël.
"À l’époque, je venais de reprendre la ferme, et c’était compliqué de rembourser les emprunts", se souvient-il. Aujourd’hui, le duo écoule 3 000 sapins sur trois points de vente, dans la cour de sa ferme, sur la route du Condroz à Nandrin et dans le parking de Belle-Île à Liège.
"Nous travaillons aussi avec des revendeurs à Namur, Wavre, Braine-le-Château ou encore Genappe, ajoute Aurélien. Pour éviter de se déplacer dans le trafic avec notre grande remorque et parce que nous devons aussi nous occuper du bétail, j’approvisionne ces points de vente la nuit. Il m’arrive de quitter Les Avins à 22 h-23h pour rejoindre le Brabant wallon. Nous travaillons plus de 16 heures par jour, et ce, pendant six semaines. Je dis souvent à mes connaissances que ces ventes de sapins sont un peu mes moissons hivernales (sourire)."
La vente démarre dix jours plus tôt
Si le duo cravache, c’est aussi pour répondre à une tendance qui s’est renforcée avec le Covid. "Les gens achètent leur sapin de plus en plus tôt, constate Luc. Jusqu’il y a quelques années, les demandes affluaient à partir de début décembre. Mais pendant la période Covid, les gens s’ennuyaient chez eux, et avaient envie de réjouissances. Ils sont venus plus tôt, et cette tendance se confirme encore cette année. Nous commençons désormais la vente aux alentours du 20-25 novembre."
Ce qui implique forcément une coupe plus précoce des conifères. "Nous cultivons 4 hectares de sapins sur des parcelles situées à Clavier, Saint-Fontaine, Erneuville ou encore Bertrix, détaille Luc. Nous commençons la coupe vers le 15 novembre. Mais en réalité, cette culture m’occupe une bonne partie de l’année, à cause de la taille pratiquée deux fois par an. On plante 10 000 sapins par hectare et il faut veiller à ce que chacun pousse correctement. Environ la moitié d’entre eux doivent être rectifiés pour s’assurer qu’ils prennent une belle forme. Il faut du courage lorsqu’on entame une parcelle, on a l’impression qu’on n’en verra jamais le bout. Je travaille avec une cisaille, un sécateur et une allonge."
Un savoir-faire et une patience qui garantissent un produit de qualité.
"Nous vendons près de 70% de Nordmann, 20% d’épicéas, et 10% de Fraseri", compte le paternel qui a tenu à maintenir les prix de l’an dernier, malgré l’inflation. "Nous avons juste augmenté certains modèles d’un euro pour couvrir l’augmentation des frais de carburant ou des fournitures. Les épicéas de 175 à 200 cm, de 7 ans d’âge, se vendent 23 euros. Les Nordmann et les Fraseri de cette taille, âgés de 10 ans, sont vendus au prix de 48 euros. Nous ne voulons pas “tuer” une clientèle qui nous est fidèle depuis très longtemps, et nous l’accueillerons toujours en lui offrant un vin chaud le week-end." Même le samedi 24 décembre ? "Ne riez pas: il nous est déjà arrivé de vendre un sapin le soir du réveillon à 21 h. La personne qui était chargée de l’acheter pour la famille l’avait oublié…"