Flambée des prix des carburants : voici les conseils de la police pour éviter des vols par siphonnage
Les vols de carburant dans les réservoirs ne se multiplient pas encore depuis la hausse des prix. La police émet néanmoins une série de conseils.
Publié le 12-10-2022 à 15h31
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"Avec la hausse des prix des énergies, il est fort à craindre que nous soyons confrontés à une recrudescence des vols dans les cuves à mazout", annonce d’emblée la police locale de la zone Haute-Meuse composée de cinq communes (Dinant, Hastière, Yvoir, Anhée et Onhaye). Et il est vrai que les vols de carburant devraient se multiplier prochainement avec les prix qui s’envolent.
S’il nous est impossible d’avoir des données chiffrées sur un phénomène qui ne prend pas encore de l’ampleur selon nos différents interlocuteurs, la citerne de cette habitante de Clavier (en province de Liège), siphonnée en début de cette année, reste donc, pour le moment, un cas isolé.
On a fait venir une entreprise spécialisée pour vérifier l’étanchéité de la citerne, mais elle était parfaitement conforme, aucune fuite n’ayant été détectée.
"On a rempli complètement la citerne à mazout, qui a une contenance de 3.000 litres. Et peu après, à notre retour chez nous, il n’y avait plus de chauffage, la citerne étant complètement vide", se désole la propriétaire. "Or, c’était impossible d’avoir consommé autant, soit environ 1.500 litres, surtout que nous avions changé de chaudière. On a fait venir une entreprise spécialisée pour vérifier l’étanchéité de la citerne, mais elle était parfaitement conforme, aucune fuite n’ayant été détectée." Résultat ? Après avoir prévenu la police locale de la zone du Condroz, où seule une main courante a été déposée, pour signaler la nature et la date des faits aux forces de l’ordre, "les policiers nous disant que cela ne servait à rien de déposer plainte".
Des bouchons de sécurité avec cylindre existent sur le marché et permettent de rendre l’accès au tuyau de remplissage de la cuve compliqué.
Les propriétaires de l’habitation ont alors fait installer un bouchon avec une fermeture à clef, "ce qui nous a encore coûté des frais supplémentaires, de l’ordre de 200 euros", pour éviter un nouveau vol. "Pour ne pas constater que sa cuve à mazout a été siphonnée, mieux vaut prendre les devants avec quelques conseils", indique-t-on au sein de la zone de police Orneau-Mehaigne (Gembloux, Éghezée et La Bruyère). "Des bouchons de sécurité avec cylindre existent sur le marché et permettent de rendre l’accès au tuyau de remplissage de la cuve compliqué; des systèmes anti-siphonnage empêchent le pompage du mazout." Si vous disposez d’une cuve extérieure, évitez d’utiliser un système de jauge par tuyau externe. Il facilite trop le vol. Condamnez ce système et installez une jauge intérieure.
On suppose que le ou les voleurs ont suivi le camion de livraison de mazout, et ont repéré l’endroit.
Pourtant, ce que ne comprend pas cette Claviéroise, c’est que "l’endroit où se trouve la citerne enterrée n’est pas spécialement à vue, surtout que pour y accéder il faut entrer dans la cour avant de traverser la terrasse". "Il faut vraiment savoir où elle se trouve. Et l’habitation est située à un endroit particulièrement isolé. On suppose donc que le ou les voleurs ont suivi le camion de livraison de mazout, et ont repéré l’endroit. On a une alarme, ce qui dissuade pour un cambriolage, mais malheureusement pas pour la citerne." Les cuves à mazout visibles depuis la rue sont plus vite la cible de ce genre de vols, selon la police. Et "si votre cuve est visible depuis la rue, il peut être intéressant d’installer un système d’éclairage avec détecteur de mouvements". Sur le marché, existe également l’installation d’une jauge avec alarme qui se déclenche en cas de vidange rapide de la cuve.
Un camion leur est nécessaire, demandez donc aux voisins la plus grande vigilance et de noter les numéros de plaques d’immatriculation.
Selon toute vraisemblance, les malfaiteurs utilisent des pompes électriques relativement silencieuses capables de vider un réservoir en quelques minutes, à l’aide d’un tuyau inséré au niveau de la jauge. "Un camion leur est nécessaire, demandez donc aux voisins la plus grande vigilance et de noter les numéros de plaques d’immatriculation."
Des vols de ce type n’ont pas lieu que chez des particuliers, mais aussi au sein d’entreprises de transport. Désabusée, l’une d’entre elles, qui ne souhaite pas qu’on cite son nom, ni même la région qu’elle dessert, a conseillé, il y a quelques semaines, à ses employés de rejoindre leur camion avec un jerrycan de carburant à l’heure de l’embauche pour être sûr de pouvoir prendre la route. Les policiers sont aussi parfois confrontés à des vols sur des réservoirs de véhicules particuliers, pour de la consommation personnelle, mais le phénomène est encore rarissime. Un vol qui s’accompagne de frais supplémentaires, pour réparer les dégâts sur la trappe d’essence de leur véhicule.
"Concernant le vol de carburant, les auteurs vont soit siphonner le carburant, soit percer un trou dans le réservoir", précise la zone de police Orneau-Mehaigne. Pour les camions et les camionnettes, il est recommandé de stationner sur les parkings sécurisés d’entreprises; stationner dans des endroits où le contrôle social est important, des endroits bien éclairés ou des endroits équipés de vidéosurveillance. Ou encore d’utiliser un bouchon de sécurité empêchant l’accès au réservoir et d’éviter de faire le plein la veille d’un week-end.
Quid des vols de bois de chauffage ?
Si les vols de bois de chauffage seraient actuellement là aussi peu nombreux, voire inexistants, la Claviéroise en a, elle, été victime il y a une quinzaine d’années. "Là, on nous avait volé environ dix stères. Aujourd’hui, il faut quasiment mettre tout sous clef, c’est malheureux."