Une ferme pédagogique comme champ de diversification

A l'heure actuelle, les agriculteurs savent qu'ils n'ont pas intérêt à mettre tous leurs œufs dans le même panier. Fin 2017, Emmanuelle Lecomte et Louis Dussart ont lancé leur ferme pédagogique à Clavier. Une façon de diversifier leur activité et de partager leur savoir-faire. L'opération «Agricharme» à laquelle la ferme claviéroise a participé la semaine dernière répondait bien à cet objectif de faire découvrir aux enfants la vie à la ferme le temps d'une journée. Découvrir un élevage de 280 vaches, principalement laitières, tout en apprenant à faire du beurre ou encore des biscuits au miel ou des chips maison, c'est aussi ça les joies de la campagne. Mais Emmanuelle Lecompte l'avoue sans détour: «la ferme pédagogique, c'est avant tout pour arrondir les fins de mois et faire face aux fluctuations des prix du lait». En ce moment, la situation semble stable. Mais jusqu'à quand? «On vit au jour le jour. Il faut toujours se remettre en question dans ce métier, trouver des solutions pour s'en sortir.» Et Louis Dussart d'ajouter: «On ne demande rien de plus qu'être payés à notre juste valeur». Pour valoriser leur production, une partie de leur lait est vendue directement depuis leur exploitation tandis que l'autre est revendue à la Laiterie des Ardennes. Chaque mois, le couple d'agriculteurs écoule 210 packs de lait en vente directe, soit 1 260 bouteilles, et produit chaque année 500 000 litres de lait. Leur exploitation familiale qu'ils ont reprise il y a 15 ans, ils y tiennent. Pour rien au monde, ils n'accepteraient de travailler «comme en Hollande pour des industriels». Même si cela leur garantirait un salaire minimum par mois. Car la passion des traditions et la transmission du patrimoine sont autant de valeurs qu'Emmanuelle et Louis tiennent aussi à transmettre à la nouvelle génération.