Conduites en amiante: beaucoup de communes hesbignonnes concernées
Faut-il s’inquiéter de la présence de canalisation en amiante-ciment dans nos communes? Des élus veulent des analyses à la SWDE.
- Publié le 28-01-2022 à 08h54
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C'est l'émission #Investigation de la RTBF qui le dévoilait mercredi soir. En Wallonie, environ 3 000 kilomètres de canalisations, installées après la guerre, sont encore en amiante-ciment. Chez nous, plusieurs communes, majoritairement mosanes et hesbignones, sont concernées: Geer (30km de conduites – 75% des conduites sur le territoire communal), Berloz (19km – 67%), Lincent (20km - 57%) Wanze (97km - 54%), Héron (42km - 50%), Waremme (64km – 48%), Villers-le-Bouillet (47km – 52%) ou encore Burdinne (18km - 34%). Certes, dans les canalisations, l'amiante n'est initialement pas en contact direct avec l'eau. Mais qu'en est-il en cas d'usure, de fissures ou de cassure? "Un avis rendu par l'OMS en 2011 dit qu'il n'y a aucun risque sanitaire lié à l'éventuelle présence de fibres d'amiante dans l'eau, et d'autres études ont conclu la même chose", rassure Benoît Moulin, porte-parole de la SWDE, qui précise par ailleurs que les canalisations sont résistantes, même après plusieurs décennies. Des pièces présentées par la RTBF – dont une étude italienne alarmante – remettent cependant en question cette vision, et ravivent le spectre du principe de précaution. Face à des citoyens qui s'interrogent, certains bourgmestres souhaitent donc plus de clarté de la part du distributeur.
«Plus de transparence»
C'est le cas à Wanze, où Christophe Lacroix compte demander à la SWDE un cadastre des conduites en amiante, ainsi que la réalisation plus fréquente d'analyses. "Nous souhaitons de la transparence et de la proactivité", précise le maïeur. Des propos qui font écho à ceux du bourgmestre de Burdinne, où la SWDE avait découvert 3 millions de fibres d'amiante par litre lors d'un prélèvement à Hannêche en 2018 (notons qu'aucune valeur limite n'existe dans la législation). "J'ai demandé des plans de conduites et des analyses précises à différents endroits, explique Frédéric Bertrand. Je pense aussi qu'il faudrait que, chez nous, des universitaires se penchent sérieusement sur la question." Certains élus évoquent par ailleurs la possibilité d'un remplacement prioritaire des conduites en amiante, par principe de précaution. Mais ce n'est actuellement pas la politique de la SWDE, qui explique devoir se baser sur de nombreux autres critères plus rationnels au moment d'investir dans le remplacement des infrastructures.