Éoliennes: Luminus crée des zones pour la biodiversité
Luminus met en place des zones en faveur de la biodiversité en Hesbaye, pour compenser les incidences dues aux éoliennes. D’autres actions sont aussi menées en la matière par le fournisseur d’énergie.
Publié le 28-07-2021 à 06h00
Les éoliennes ont mauvaise presse. À la fois à cause des incidences sur le bien-être des riverains mais aussi sur celui des animaux, et tout spécialement des volatiles (oiseaux et chauves-souris). On le sait trop peu mais les exploitants de parcs éoliens se soucient de ces réalités.
Tout d’abord parce que la Région wallonne leur impose certaines mesures pour compenser l’impact de ces hauts engins à pâles. Mais pas seulement puisque certaines vont plus loin et engagent parfois à leurs frais des initiatives. C’est le cas de Luminus, qui a mis en place plusieurs zones compensatoires en Hesbaye.
Dernièrement, elle a d'ailleurs sécurisé celle de Haneffe (Donceel), avec explication, qui attire des ornithologues peu respectueux. «En tout, nous avons mis 57 hectares de mesures compensatoires en Hesbaye, explique Martine Moreau, chargée de la communication sur les activités renouvelables de Luminus en Wallonie et sur la biodiversité. Il y a une zone compensatoire à Acosse pour le parc éolien de Héron 1, à Burdinne pour celui de Héron 2, à Haneffe pour le parc de Donceel et à Vaux-et-Borset pour compenser les incidences du parc éolien de Villers-le-Bouillet.» Une zone de 10 hectares a également été aménagée à Lantin pour le parc de Juprelle.
Des relevés sont effectués deux fois par an dans ces zones par l’ASBL Faune et Biotopes, qui aspire à mettre en valeur les intérêts communs des différents acteurs du milieu rural. Ceci dans l’intérêt de la faune des plaines et ses habitats. Ici, l’association fait le lien entre le DNF (Département de la nature et des forêts) et les agriculteurs.
Mais en quoi consistent ces zones compensatoires exactement? «Il s'agit de terrains sur lesquels on met en place diverses mesures en faveur de la faune et de la flore, sur base d'un cahier des charges qu'on adapte en fonction des besoins locaux et des espèces concernées, informe Amandine Delalieux, chargée de mission pour Faune et Biotopes. On aménage ces zones dans un rayon proche des éoliennes mais jamais à leur pied.»
Plusieurs mesures reviennent quasi systématiquement. «La plantation de haies qui fournissent abri et nourriture, l'aménagement de couverts destinés à la nidification au sol, qu'on aménage avec des graminées, des légumineuses… Couverts (NDLR: non fauchés au printemps) à côté desquels sont aménagées des bandes nourricières qui procurent baies, graines et insectes aux oiseaux.»
Les terrains sur lesquels ces zones sont aménagées appartiennent à des agriculteurs qui, sur base d’un contrat, s’engagent à procéder aux plantations, aux aménagements et à les entretenir. Ils reçoivent en retour une indemnité.
Les espèces en déclin sont revenues
Et ces mesures ont très vite montré leur efficacité et leur attrait pour les oiseaux. Bergeronnette, alouette des champs, busard, hibou des marais et autres rapaces… «Les espèces ont répondu à nos mesures en venant s'installer dans les zones mises en place. Des espèces qui sont en déclin en Hesbaye mais aussi plus largement à l'échelle européenne. Grâce à ces mesures, on arrive à les maintenir.» Et c'est une bonne chose.