Onze habitations en projet à Avennes ; les riverains n’en veulent pas
Cette fois, c’est le village d’Avennes qui est visé par un projet immobilier. Et des habitants de Lens-Saint-Rémy ne voient pas ça d’un bon œil.
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Publié le 15-05-2023 à 17h00
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Après Ville-en-Hesbaye, on apprend que le village d’Avennes fait lui aussi l’objet d’un projet immobilier. Ici, c’est le promoteur Maison Blavier qui a l’ambition d’ériger 11 habitations le long de la rue de Lens-Saint-Rémy à Avennes. En fait, le site appartient à deux propriétaires privés mais il sera ensuite revendu à Maison Blavier qui lotira le site.
Le terrain en question se situe un peu plus bas que l’îlot d’entreprises. Il est inscrit au plan de secteur en zone à bâtir à caractère rural. Quatre maisons unifamiliales, dont deux mitoyennes, seraient construites le long de la rue de Lens-Saint-Rémy. Les sept autres se localiseraient le long de la voirie perpendiculaire qui mène vers l’îlot d’entreprises.
Des dérogations au RCU
"Il y a quelques écarts au Règlement communal d’urbanisme (RCU), reconnaît Christophe Martin, responsable du projet chez Maison Blavier. Les lucarnes, les toits plats pour les volumes secondaires, les toitures en zinc et matériaux de parements différents. On a aussi une dérogation en ce qui concerne la hauteur sous corniche qui passe de 3,5 à 5,5 m afin de pouvoir un second niveau qui n’est pas mansardé." Les onze lots proposés ont des superficies variables allant de 7,6 à 16 ares.
L’enquête publique est déjà terminée. Elle s’est déroulée durant la première quinzaine d’avril. La CCATM (commission communale d’aménagement du territoire et de mobilité) a remis un avis favorable conditionnel. Le dossier doit passer ce mercredi au collège pour rapport. La décision d’octroi ou non du permis interviendra plus tard.
Officiellement, au terme de l’enquête publique, l’administration communale n’a reçu qu’une seule réclamation de la part d’un riverain. "C’est totalement faux, s’insurge Belinda Croibien, qui habite dans la rue de Lens-Saint-Rémy, juste en face du terrain convoité. On en a discuté avec plusieurs voisins. C’est vrai que c’est la même lettre type qui a chaque fois été envoyée à l’administration mais avec chaque fois des signatures différentes des habitants. On a fait ça après s’être concertés, pour montrer qu’on était sur la même longueur d’onde."
Ce que reprochent ces riverains ? Globalement, c’est la perte de quiétude de leur village qui n’en serait plus vraiment un si le projet se concrétise. "On a fait les calculs, développe Belinda Croibien. Avec le développement de la zone d’entreprises et ce lotissement, on aura jusqu’à 140 voitures en plus qui vont emprunter la rue le matin avec tous les risques que cela implique pour la sécurité routière."
Les opposants pointent aussi du doigt les risques d’inondations en aval avec un égouttage qui ne pourrait plus tout absorber. Ou encore la privation de bonnes terres agricoles qui compromettent le développement d’une agriculture durable.
Interpellation au conseil communal
"Il est temps que ça s’arrête. On a des éoliennes, on va avoir des champs photovoltaïques, des lotissements… On va basculer d’un village rural à un village urbain", déplore Belinda Croibien. Cette dernière, avec d’autres voisins, compte bien interpeller le conseil communal sur la question. "Ce ne sera pas encore possible lors de la prochaine séance, explique celle-ci. Car il faut un délai de 15 jours. Or on doit encore se concerter avec nos voisins." Reste à voir si, entre-temps, le collège braivois n’aura pas déjà pris sa décision.