Huy: un Bruxellois accusé de viol sur une Braivoise rencontrée via Meetic
Une Braivoise prétend avoir été violée par un Bruxellois rencontré sur Meetic. Il assure que la relation était consentie.
Publié le 20-01-2023 à 16h33 - Mis à jour le 20-01-2023 à 16h34
Le début de l’histoire est banal. Deux quadras célibataires qui "matchent" sur le site de rencontre Meetic. Qui conversent quelques jours via Whatsapp puis qui décident de se rencontrer "en vrai", pour confronter leurs points communs, leurs envies. Voir s’ils se plaisent, si les premiers contacts peuvent mener à une relation sur le long terme. C’est ce qu’ont vécu une Braivoise et un Saint-Gillois à l’automne 2020. Sauf que le rendez-vous aurait mal tourné, d’après elle. En tout cas, le 12 novembre, deux jours après, elle dépose plainte pour viol. "Elle m’a invité chez elle après environ 15 jours de discussion, explique le prévenu. Elle a proposé de venir me chercher à la gare de Huy et même que je dorme chez elle si je voulais (NDLR: à cette époque, on est en plein confinement, avec couvre-feu) ."
Une fois dans le salon de la dame, les deux boivent un verre ensemble puis, très vite, s’embrassent et entament une relation sexuelle. À un moment, le Bruxellois suggérant une pratique ne convenant pas à la Braivoise, celle-ci le lui fait comprendre, il s’arrête. Jusque-là, tout le monde est d’accord. Mais si lui assure qu’ils ont ensuite terminé leurs ébats de façon plus classique, elle prétend qu’elle a été violée. "Déconnectée" suite aux gestes qu’elle a refusés (et que le prévenu n’a donc pas posés), elle n’aurait pas osé, par peur, lui dire qu’elle préférait en rester là "mais mon langage corporel indiquait clairement mon refus", dira-t-elle à la police lors de sa plainte. "Quel langage corporel ?, demande l’avocat du prévenu. À aucun moment elle ne lui dit quelque chose ou n’explique qu’elle l’a repoussé ou qu’elle l’a empêché de la pénétrer."
Pour l’avocate de la Braivoise, la perte de la parole est un des premiers signes du trauma. Sa cliente, qui s’était réfugiée en pleurs chez une amie après avoir déposé le prévenu à la gare pour qu’il rentre chez lui, est suivie par un psychologue depuis, surmonte petit à petit "sa honte et sa culpabilité de s’être fait avoir" et réclame 6 000 € de dommage.
Du côté du Ministère public, on estime les faits de viol établis et on réclame 4 ans de prison, sans s’opposer à un sursis probatoire.
Une vie sans souci
L’avocat du Bruxellois, lui, n’a pas du tout la même lecture du dossier. "Il suffit de lire leurs messages pour voir que personne n’abuse de personne. Je suis choqué qu’il y ait des poursuites dans un dossier de ce type. C’est elle la première qui parle de sexe, qui lui dit qu’il peut dormir chez elle, qu’elle se sent amoureuse alors que lui freine son emballement" en disant qu’ils verront bien une fois qu’ils auront fait un peu connaissance. "Mon client a une vie sans souci, aucun antécédent judiciaire et aucun problème avec les femmes. Pourquoi, aussi, bavardent-ils encore ensemble après, en terminant leur verre ? Pourquoi lui propose-t-elle de le reconduire à la gare ?" La conviction de la défense, c’est que le rendez-vous ne s’est pas passé de la façon rêvée par la Braivoise, que la rencontre idyllique attendue n’a pas eu lieu. Qu’il y a donc eu déception et tristesse. Peut-être un peu de gêne aussi à s’être laissée aller à des ébats. "Je pense que c’est son amie qui lui a mis dans la tête qu’elle avait été violée." C’est pourquoi l’avocat réclame, "avec force", l’acquittement du quadragénaire (ou un sursis total à titre subsidiaire). "Je suis quelqu’un de bien, je respecte les gens", a assuré le prévenu.
Jugement le 17 février.