Procès de Steven Di Salvo : le Berlozien sera jugé ce mardi

C’est ce lundi 13 mars qu’a débuté le procès de Steven Di Salvo, accusé de l’assassinat de son ex-compagne le 22 juin 2020 à Berloz. Il connaîtra sa peine ce mardi.

 Steven Di Salvo sera jugé ce mardi pour le meurtre de son ex-compagne, Jessika Oliveira De Melo.
Steven Di Salvo sera jugé ce mardi pour le meurtre de son ex-compagne, Jessika Oliveira De Melo. ©BELGA

La cour d’assises de Liège a entamé ce lundi 13 mars le procès de Steven Di Salvo, accusé d’assassinat sur son ex-compagne.

Pour rappel, le 22 juin 2020, à 14h20, les policiers de la zone de police de Hesbaye sont envoyés rue de la station 33 à Berloz. La maman de l’accusé avait, en effet, téléphoné aux services de police afin de signaler que son fils, Steven Di Salvo, avait tué son ex-compagne au sein de leur domicile, rue de la station 33 à Berloz. Arrêté vers 14h50 dans sa voiture alors qu’il prenait la direction de Saint-Trond, le Berlozien de 30 ans confirme avoir tué son ex-compagne. Les policiers et les ambulanciers dépêchés sur les lieux pénètrent dans la maison du couple et découvrent le corps sans vie et ensanglanté de la jeune femme. "Il y avait au total 49 plaies sur l’ensemble du corps: 22 au niveau de la tête, 13 au cou, 7 sur le thorax et 4 dans le dos, a détaillé le médecin légiste qui a pratiqué l’autopsie du corps de la victime. Il y a également 3 plaies sur les membres supérieurs." Au moment de la reconstitution, l’accusé avait avoué avoir enfoncé un Bic dans les yeux de son ex-compagne pour l’empêcher de le regarder. Quant à la cause du décès, le médecin est formel: la majorité de ces blessures ont été réalisées lorsque la victime était toujours vivante mais elles n’ont pas provoqué la mort. "Il y avait de nombreuses pétéchies, c’est-à-dire des petits vaisseaux sanguins éclatés, qui suggèrent des gestes de strangulation et c’est ce qui a causé le décès de Madame Oliveira De Melo", a-t-il confirmé.

10000€ de dettes

Les différents témoins mais également les experts ont comparu toute la semaine pour expliquer les faits mais aussi la relation entre l’accusé et Jessika Oliveira De Melo. Steven Di Salvo est décrit par ses proches comme une personne calme et réservée. "C’est un papa exemplaire et une personne que je porte dans mon cœur, a témoigné l’un de ses amies. Il était toujours souriant, calme, affectueux et positif. Je n’ai rien de négatif à dire." Les amis et la famille de la victime le dépeignent comme quelqu’un de jaloux, possessif, violent, plus intéressé par les jeux vidéo que par l’éducation des quatre enfants du couple. "Elle avait l’impression d’être enfermée dans une cage, de ne plus avancer, a confié le meilleur ami virtuel de Steven Di Salvo, devenu par la suite le confident de la Berlozienne. Elle a longtemps été coupée du monde. Ça lui pesait énormément. À la fin, elle ne dormait plus avec Steven. Elle avait peur de lui." La meilleure amie de Jessika Oliveira De Melo a également livré une version similaire. "Je le trouvais très jaloux et très possessif. Il lui parlait mal. Je ne l’ai jamais vu violent physiquement avec elle mais il l’était verbalement. Elle me disait qu’effectivement il ne lui laissait rien faire. Il lui interdisait de faire du sport, d’avoir des amis et de me parler."

Le couple vivait également une situation financière précaire qui était à l’origine de nombreux conflits. D’après la maman de Jessika Oliveira De Melo, le montant des dettes s’élevait à 10 000€. Un sujet qui avait poussé sa fille à mettre un terme à leur relation. "Au mois de mai 2020, elle m’avait dit qu’elle avait compris qu’il ne changerait pas et qu’elle pensait se séparer. Être face à la réalité de sa vie l’attristait. Lui ne faisait que jouer aux jeux vidéo."

Préméditation ?

Si l’accusé a avoué le meurtre, tout l’enjeu pour les jurés de la cour d’assises sera de déterminer s’il s’agit d’un meurtre ou d’un assassinat (meurtre avec préméditation). Une question n’en finit pas de revenir au centre des débats depuis le début du procès : La jeune mère de famille de 27 ans avait-elle oui ou non l’intention de partir vivre au Brésil avec les enfants du couple? C’est le motif qu’évoque le Berlozien de 30 ans depuis le jour des faits, le 22 juin 2020, pour expliquer la raison de son accès de colère. Certains témoins ont évoqué la possibilité mais quant aux amis et à la famille de la victime, ils sont formels : la vie de Jessika Oliveira De Melo était en Belgique et elle avait d’ailleurs entrepris des démarches pour trouver un emploi d’esthéticienne à Bruxelles. Autre question qui reste en suspens depuis le début du procès: y a-t-il eu une discussion entre les deux Berloziens avant le meurtre? Le laps de temps écoulé entre le moment où le couple revient de l’école et le premier appel passé par Steven Di Salvo est estimé à une vingtaine de minutes. L’avocat général soutient l’accusation d’assassinat, c’est-à-dire un meurtre avec préméditation. L’accusé a toujours soutenu qu’ils étaient l’un en face de l’autre autour de la table de la salle à manger et qu’il a poignardé sa compagne une première fois par derrière alors qu’elle était assise. Il a "vrillé" au moment où elle lui aurait dit qu’elle souhaitait partir vivre au Brésil. Or, sur la scène de crime, la chaise sur laquelle était supposée être Jessika Oliveira De Melo, était en face de la télévision. Un élément qui pose question aux avocats de la partie civile qui se demandent si oui ou non il y a bien eu une discussion. Lundi, l’avocat général, Christine Pevée soutiendra l’accusation d’assassinat dans son réquisitoire devant la cour présidée par Annick Jackers. La cause de la famille de la victime sera plaidée par Me Bart Verbelen. Les avocats des quatre enfants, Me Éric Taricco et Me Laura Nicolini ont déjà annoncé plaider 40 000 € par enfant. L’accusé sera quant à lui défendu par Me Christophe Van der Beesen et Me Séverine Solfrini.

La cour d’assises de Liège devrait donc rendre son verdict ce mardi en début d’après-midi.

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