Procès de Steven Di Salvo: les voisins reviennent sur leurs déclarations
Les témoins se sont à nouveau succédé ce jeudi devant la cour d’assises de Liège. Les voisins de Steven Di Salvo et Jessika Oliveira De Melo sont revenus sur leurs déclarations.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/DO6IL4BTJJHVJIJOJWVXIPLA7E.jpg)
Publié le 16-03-2023 à 11h28 - Mis à jour le 16-03-2023 à 12h21
:focal(544.5x330.5:554.5x320.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/VNZUTO5MWZFHLNE54NSNBU6FKY.jpg)
La question n’en finit pas de revenir au centre des débats depuis le début du procès de Steven Di Salvo, accusé de l’assassinat de son ex-compagne, Jessika Oliveira De Melo. La jeune mère de famille de 27 ans avait-elle oui ou non l’intention de partir vivre au Brésil avec les enfants du couple ? C’est le motif qu’évoque le Berlozien de 30 ans depuis le jour des faits, le 22 juin 2020, pour expliquer la raison de son accès de colère.
Mercredi, la famille et les proches de la victime ont assuré, devant la cour d’assises de Liège, qu’il n’avait jamais été question qu’elle retourne dans son pays de naissance. Mais ce matin, les voisins du couple sont revenus sur leurs déclarations. Au moment où ils avaient été entendus en juin 2020, ils avaient déclaré être au courant de la séparation mais ne pas avoir connaissance de la volonté de partir vivre au Brésil. Ils sont finalement revenus sur leur témoignage et affirmé que la jeune femme avait effectivement émis cette idée. Un revirement de situation qui passe mal du côté de la partie civile et de l’avocat général qui suspectent les témoins d’avoir changé leur version après avoir lu les comptes rendus dans la presse.
"Il était au bord du gouffre"
Dans la foulée, c’était au tour du frère de l’accusé d’être entendu. Les quinze derniers jours avant le meurtre, il vivait au domicile du couple pour soutenir Steven Di Salvo. "Il fallait le surveiller car ma mère avait peur qu’il se suicide. La journée, on allait chez ma mère et on revenait le soir pour jouer aux jeux vidéo, écouter de la musique et fumer du cannabis, raconte-t-il. Il était dans l’incompréhension. Il ne comprenait pourquoi Jessika avait décidé de se séparer et qu’elle n’était plus amoureuse." Il confirme également que le couple était surendetté mais n’a pas connaissance de problèmes particuliers avant la séparation. "Il était au bord du gouffre. Il cherchait le moyen de se suicider et de ne pas se rater. Je pense que s’il n’est pas passé à l’acte, c’est parce qu’il n’avait pas envie d’infliger ça à ses enfants. Il avait lui-même dû vivre avec le suicide de son père."
Après ces deux semaines de cohabitation, Steven Di Salvo a déposé son petit frère chez sa mère le 22 juin 2020. "Je suis parti dormir et c’est ma compagne qui est venue me réveiller pour me dire qu’il se passait quelque chose de grave. Je suis descendu et j’entendais ma mère crier et pleurer. Elle m’a passé Steven au téléphone. Il pleurait. Il m’a dit “Je l’ai fait”. Il répétait ça sans cesse mais je ne comprenais pas. Et puis il m’a dit qu’il avait tué Jessika. À ce moment-là j’ai pris conscience de ce qu’il se passait. Ça n’arrive pas que dans les films."
Y a-t-il eu une discussion ?
Autre question qui reste en suspens depuis le début du procès: y a-t-il eu une discussion entre les deux Berloziens avant le meurtre ? Le laps de temps écoulé entre le moment où le couple revient de l’école et le premier appel passé par Steven Di Salvo est estimé à une vingtaine de minutes. L’avocat général soutient l’accusation d’assassinat, c’est-à-dire un meurtre avec préméditation. L’accusé a toujours soutenu qu’ils étaient l’un en face de l’autre autour de la table de la salle à manger et qu’il a poignardé sa compagne une première fois par derrière alors qu’elle était assise. Il a "vrillé" au moment où elle lui aurait dit qu’elle souhaitait partir vivre au Brésil. Or, sur la scène de crime, la chaise sur laquelle était supposée être Jessika Oliveira De Melo, était en face de la télévision. Un élément qui pose question aux avocats de la partie civile qui se demandent si oui ou non il y a bien eu une discussion. Le frère de l’accusé a apporté quelques timides éléments de réponses. "Je prenais souvent cette chaise pour me mettre devant la télévision pour jouer à la PlayStation. Je la laissais souvent à cet endroit-là. Je ne me souviens plus si ce jour-là je l’ai remise en place ou non. C’est flou. Je pense que mon cerveau a décidé d’effacer certains souvenirs."