Procès de Steven Di Salvo: "Les lésions de défense prouvent qu’elle était consciente"
Le médecin légiste a fait part de ses constatations devant la cour d’assises de Liège. Steven Di Salvo a porté 49 coups de couteau à son ex-compagne.
- Publié le 14-03-2023 à 17h12
- Mis à jour le 14-03-2023 à 17h13
:fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6764JO7FONB35AUA2B33NTIBUQ.jpg)
Le corps sans vie de Jessika Oliveira De Melo a été examiné par le docteur Maxence Berrendorf le jour des faits, le 22 juin 2020 à 17 h 30 et l’autopsie a été réalisée le lendemain. "Il y avait au total 49 plaies sur l’ensemble du corps: 22 au niveau de la tête, 13 au cou, 7 sur le thorax et 4 dans le dos, détaille-t-il. Il y a également 3 plaies sur les membres supérieurs qui sont des lésions de défense qui prouvent qu’elle était consciente. On peut donc effectivement penser qu’elle s’est débattue. Monsieur Di Salvo présentait par ailleurs une ecchymose sur le visage qui abonde dans le sens de cette hypothèse." Un constat qui fait réagir la juge, Annick Jackers. "Vous n’avez jamais dit qu’elle s’était défendue ?", demande-t-elle à Steven Di Salvo. "Oui, elle a peut-être essayé de bouger mais je ne pense pas qu’elle se soit vraiment défendue car j’étais sur elle. Je ne me suis pas rendu compte. Je la tenais à la gorge."
Quant à la cause du décès, le médecin est formel: la majorité de ces blessures ont été réalisées lorsque la victime était toujours vivante mais elles n’ont pas provoqué la mort. "Il y avait de nombreuses pétéchies, c’est-à-dire des petits vaisseaux sanguins éclatés, qui suggèrent des gestes de strangulation et c’est ce qui a causé le décès de Madame Oliveira De Melo", confirme-t-il.
Étranglée à deux reprises ?
Dans sa version, Steven Di Salvo a expliqué avoir poignardé et étranglé Jessika Oliveira De Melo une première fois. Il dit s’être ensuite rendu dans la cuisine pour se laver les mains, pensant qu’elle était déjà décédée. Il serait ensuite revenu en entendant du bruit pour lui porter à nouveau deux coups. Une version qui pourrait ne pas correspondre à la réalité. "Les pétéchies suggèrent un processus d’asphyxie relativement long donc il l’a probablement étranglé une nouvelle fois. Il faut compter 3 à 10 minutes de compression pour causer le décès, précise le Dr Maxence Berrendorf. Je ne sais pas quels étaient les bruits et si Madame était consciente ou non. Soit elle était déjà décédée et si elle ne l’était pas, la strangulation est venue par la suite. C’est difficile de confirmer une hypothèse plus que l’autre. On ne sait pas non plus dire quel coup a été donné en premier."
Au moment de la reconstitution, l’accusé avait avoué avoir enfoncé un Bic dans les yeux de son ex-compagne pour l’empêcher de le regarder. Le légiste a également apporté quelques précisions. "Les yeux n’ont pas été perforés. Il y a eu des coups mais pas suffisamment forts pour les avoir transpercés."