L’eurodéputé Marc Tarabella a repris son siège de mayeur au conseil communal d’Anthisnes: "Non, il n’y a pas un avant et un après"
Retour à la normale pour Marc Tarabella, jeudi soir au conseil communal d’Anthisnes où il a retrouvé son siège de bourgmestre.
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Publié le 25-05-2023 à 22h32 - Mis à jour le 26-05-2023 à 06h33
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Libre, sans bracelet électronique, tout sourire, détendu, amaigri aussi, mais l’œil toujours vif et perçant, Marc Tarabella était de retour au conseil communal d’Anthisnes ce jeudi soir, reprenant ainsi pleinement ses fonctions de bourgmestre. C’est son premier conseil communal depuis qu’il est propulsé dans la tourmente du Qatargate.
Ce jeudi soir, c’est donc un retour à la normale pour l’eurodéputé qui avait été interpellé le 10 février dernier, puis emprisonné en détention préventive avant de revenir chez lui sous bracelet électronique, bracelet qui lui a été retiré il y a quelques jours. Le bourgmestre en titre peut donc à nouveau occuper ses fonctions et circuler librement dans sa commune et en Belgique. Et il était en présentiel pour mener la séance du conseil. Ses colistiers n’ont pas caché leur satisfaction de voir revenir leur "leader". Francis Hourant, président du conseil communal, l’a exprimé dès le début de la séance: "Je suis doublement heureux d’ouvrir aujourd’hui ce conseil communal car le conseiller Pol Wotquenne est parmi nous, après une maladie qui nous a fait craindre le pire. L’autre grand bonheur, c’est le retour de Marc au conseil, qui reprend pleinement sa fonction de bourgmestre qu’il exerce avec brio et talent."
Une entame qui a poussé Marc Tarabella à prendre lui-même la parole, souhaitant remercier son conseil communal et sa population pour leur soutien indéfectible durant ces derniers mois. "Votre solidarité et ce soutien m’ont fait chaud au cœur. Si je n’ai pas entendu directement les propos du 9 mars (NDLR: le collège avait invité la population à soutenir le bourgmestre en prélude au conseil communal, réunissant ainsi plus de 250 personnes), j’en ai eu des échos. Je n’ai entendu que bien plus tard le discours de Francis, des propos justes, sobres, de bons tons. J’ai apprécié ce soutien au-delà des clivages politiques. Il m’a aidé à tenir dans un moment difficile pour moi et mes proches. Je suis très heureux de retrouver le chemin de la Commune et du Parlement européen. Car être privé des siens, ce n’est pas facile à vivre mais être inactif pendant trois mois, c’est aussi compliqué. Et ça ne m’était encore jamais arrivé. J’ai vécu mon premier collège, maintenant mon premier conseil communal. Ça fait du bien."
Un conseil où Marc Tarabella a donc repris le siège mayoral, laissant Michel Evans, qui a assuré l’intérim pendant trois mois, retrouver sa place de 1er échevin. Et le mayeur n’a rien perdu de la connaissance de sa commune, parlant avec aisance des comptes des fabriques d’église ou du dernier chantier local. Au terme du conseil, Marc Tarabella est revenu sur sa situation. "Oui, je suis libre de mes mouvements, en Belgique. Ma vie reprend dans sa normalité, de travail partagé entre la Commune et le Parlement." Il est d’ailleurs retourné au Parlement où il s’est déjà intéressé aux nouvelles commissions qu’on lui a confiées, dont la pêche et la culture. "Je suis retourné cette semaine pour une commission, la semaine prochaine, il y aura une mini plénière."
Il a pu reprendre ses activités de bourgmestre et s’en réjouit: le collège, les réunions, les noces, les mariages… Même s’il le sait: il est toujours inculpé. "Oui, il y a toujours une affaire en cours qui est loin d’être terminée. J’en ai bien conscience mais ça ne me préoccupe pas trop car j’ai toujours dit que je répondrai aux questions quand on m’appellera."
Concernant son exclusion temporaire du parti socialiste, le temps de l’enquête, il ne compte pas déposer de demande de révision de la décision: "C’est la décision du parti, c’est dur mais je respecte la règle. Tant que la procédure judiciaire est en cours, je ne demanderai rien. Quand tout ça sera fini et que ça se terminera bien pour moi, je pourrai alors réintégrer le parti et je ne pourfendrai pas le PS car j’ai aussi eu dans le parti beaucoup de soutien."
L’homme se sent en tout cas toujours aussi solide. Les derniers événements ne l’ont pas changé. "Non, il n’y a pas un autre Marc Tarabella, un avant et un après. Je vais rester accessible, disponible mais il est clair que c’est une épreuve et qu’elle ne va pas me laisser indemne."
D’autant que la procédure judiciaire risque d’être encore longue. "Oui, elle le sera mais je n’ai aucune idée du temps que ça prendra. C’est une énorme enquête. Beaucoup de gens ont été perquisitionnés, entendus. Certains n’ont pas été encore interrogés. Je sais que ce ne sera pas fini dans les jours qui viennent."
Dès lors, comment envisage-t-il les élections communales de 2024 ? "C’est trop tôt pour en parler. J’ai dit depuis un moment que je ne serai plus candidat-bourgmestre. Probablement que je serai sur la liste, que je la pousserai. Mais ce sera en accord avec le groupe. On va en rediscuter le moment venu."