PHOTOS | La piscine sur les rails: le gros œuvre débute en août
L’ancienne piscine du collège Saint-Roch de Ferrières est démolie. Le chantier du nouveau bassin va pouvoir débuter en août. Avec une ouverture prévue en juin 2022.
Publié le 23-06-2021 à 07h48
Vendredi, il y avait du monde sur le chantier de la nouvelle piscine de Ferrières, au collège Saint-Roch. L’auteur de projet, le bureau d’architecture Biemar et Biemar ainsi que l’entreprise momentanée Moury-Batitech ont fait le point avec les élus des cinq communes partenaires (Ouffet, Anthisnes, Hamoir, Comblain-au-Pont et Ferrières) et l’intercommunale Bernardfagne & Co qui va gérer la structure. Ils ont pu se rendre compte sur place des défis qui les attendent.
Une visite instructive et qui intervient à un moment clé: la démolition des anciens bâtiments et du bassin, lancée mi-avril, est terminée. Il ne reste à la place qu’un trou béant, prêt à accueillir une nouvelle piscine, qui accueillera les écoles primaires et secondaires des cinq communes. Mais aussi les clubs sportifs locaux.
Pendant la démolition, l'auteur de projet a eu quelques surprises. Après le désamiantage de la toiture et le démantèlement du bâtiment (ainsi que les vestiaires du hall sportif de l'école, trop vétustes), c'est le bassin qui a été détruit. « Et on a découvert sous la dalle supérieure, les vestiges d'une deuxième dalle, celle de l'ancien bassin en plein air qui date d'avant les années 70, explique Pierre Biemar, gérant du bureau d'architecture. Nous avons aussi dû revoir nos calculs car les plans de l'école ne correspondaient pas tout à fait. Avec ça, on gagne quelques mètres carrés en plus.»
Nous maintenons la target finale d’une ouverture en mai-juin 2022
Place à présent à la reconstruction/rénovation. Et c'est après les congés du bâtiment, en août, que le gros œuvre de la nouvelle piscine débutera. «On ne peut pas envisager de commencer plus tôt car c'est une école qui vit fortement pendant les deux mois de congé. On ne peut pas prendre le risque de démarrer maintenant», note Marc Vercheval, de la société Moury.
Le chantier s'étalera sur 225 jours ouvrables, soit environ un an. «Nous maintenons donc la target finale d'une inauguration en mai-juin 2022», confie Pierre Biemar.
L'auteur de projet et les gestionnaires du chantier ont également apporté de nombreux détails sur la future infrastructure, construite entre les deux bâtiments scolaires existants. «On a prévu une baie vitrée et un long bandeau vitré tout le long de la piscine pour maximiser la lumière ainsi qu'un débordement de la toiture avec effet casquette», explique Pierre Biemar.
Pour la piscine, qui mesurera 25 sur 12,5 mètres, le bassin est prévu en pente, avec une cassure puis une zone plate dans la grande profondeur, qui sera à 2,2 mètres. «Tout le bassin sera carrelé, c'est beaucoup plus durable qu'un liner.» Il sera aussi doté d'un système à débordement avec double caniveau: un pour l'eau propre (via un bassin tampon pour la reprise de l'eau) et un pour les eaux sales (qui partiront en prétraitement vers la station d'épuration de l'école). «Pour le toit, ce sera une grande charpente en bois lamellé-collé, qui sera très esthétique.»
Le système de chauffage sera une cogénération au gaz, économique et écologique tandis que l’eau sera traitée par électrolyse au sel. L’électrolyse permet en effet de désinfecter l’eau de piscine légèrement salée en transformant le sel en chlore, un chlore naturel, nettement moins nocif pour la santé.
Cette piscine coûtera 3,3 millions d'euros, en grande partie subsidiés par le Plan piscine wallon. «Les techniques spéciales représentent 30% du budget, c'est assez conséquent. Et le plus gros poste, ce sont les techniques d'épuration des eaux.»

Pour l'auteur de projet, le bureau d'architecture liégeois Biemar et Biemar, ce chantier représente un défi à plusieurs niveaux. «Le premier challenge se situe au niveau du chantier en lui-même car nous travaillons dans un lieu clos mais toujours en activité, avec plus de 1 000 élèves sur le site, indique Pierre Biemar. Dans nos dossiers piscine déjà réalisés, nous étions chaque fois en site fermé. Ici, nous avons réussi à circonscrire la zone de chantier.» Ensuite, les transformations de la piscine ont été colossales. «La rénovation a demandé des modifications lourdes. On peut même dire qu'on repartait d'une page blanche…»
L'autre défi de taille est le process mis en place pour les techniques spéciales. «Il y a un nombre important de mètres cubes d'eau et d'air humide à traiter.» La filtration de l'eau se veut à la pointe grâce à un phénomène d'électrolyse au sel. «C'est en quelque sorte un chlore bio. Fini le chlore chimique qui pique les yeux.» Pour chauffer l'eau et l'air, un système de cogénération au gaz a été choisi. «Le coût énergétique sera maîtrisé. On sait combien la facture mensuelle d'une piscine peut être exorbitante.»
Au niveau de la maintenance de la piscine, tout sera automatisé, par de la domotique, la GTC (Gestion technique centralisée). «Ce robot intelligent centralise, traite toutes les informations de la piscine et opère un reporting au jour le jour, en temps réel, détaille Pierre Biémar. Un agent ne devra plus aller vérifier dans les caves le niveau des produits, les cuves… La masse de travail humain sera divisée par dix.»
La nouvelle piscine du Condroz sera une référence, sur le plan économique, écologique mais aussi esthétique, l’objectif étant de mêler harmonieusement l’ancien (les bâtiments scolaires) et le moderne. Le bâtiment est en acier corten et sera flanqué de vastes baies vitrées. Il sera associé à quelques éléments de bardage et de brique.