Des militants tamouls pédalent 1 200 km
Six militants tamouls parcourent 1 200 km entre La Haye et Genève pour sensibiliser à leur cause. Ils sont passés par Anthisnes.
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Publié le 20-02-2021 à 06h00
Ils sont partis de La Haye à vélo le 8 février et arriveront à Genève le 22 février. Un périple de 1200 km, symbolique, pour ces six militants tamouls qui veulent faire entendre leur voix: ils demandent l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité de la part du gouvernement sri lankais à l'encontre des Tamouls. Il s'agit de la 22e caravane tamoule, une course à vélo pour la justice, qui cette année traverse les Pays-Bas, la Belgique, le Luxembourg, puis l'Allemagne, la France et enfin la Suisse. Dans ce cadre, le 12 février, ils ont décidé de faire étape à Anthisnes, une commune où les militants souhaitaient faire escale pour rencontrer l'eurodéputé Marc Tarabella. «Chacun des six représentants a eu au moins un membre de sa famille assassiné. Trois vivent en Belgique, ils y sont réfugiés. Trois vivent en France. Ils sont déterminés, raconte le bourgmestre qui les avait déjà rencontrés à Bruxelles. Ils en sont à leur 22e marche et lors d'une édition, ils étaient déjà passés à Anthisnes, pour me rencontrer. Je n'étais malheureusement pas là. Cette fois, on s'était arrangés. Je les ai reçus à l'administration communale. Nous avons discuté, échangé et ils m'ont remis leur lettre d'appel au soutien. Ils comptent sur moi en tant qu'eurodéputé pour relayer leur cause.»
Le choix du parcours des Tamouls n'est pas innocent. Ils ont débuté de La Haye, siège du Tribunal pénal international (TPI), symbolique, et arriveront à Genève, lundi, pour l'ouverture de la 46e session de la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU où ils veulent être entendus. Ils termineront par une grève de la faim jusqu'au 1er mars. «Au cours de leur trajet, ils font quelques étapes à des endroits clés pour demander le soutien d'institutions, de personnalités, de politiques dans leur cause, explique le député européen. S'ils veulent que les exactions du gouvernement sri lankais contre les Tamouls soient reconnues comme crimes de guerre et crimes contre l'humanité, ils veulent aussi lutter contre l'impunité des dirigeants responsables, qui n'ont toujours pas été inquiétés par la justice. Enfin, ils veulent alerter sur les discriminations dont ils sont victimes encore à l'heure actuelle et faire part de leur désir d'autonomie dans le Nord-Est de l'île. Je ne suis pas un fin connaisseur de la guerre civile au Sri Lanka mais je suis au courant de la situation et c'est un combat que je soutiens. Les Tamouls ont été opprimés, brimés, massacrés. On parle de génocide.» De 2005 à 2009, le gouvernement sri lankais aurait massacré 150 000 Tamouls. Marc Tarabella compte bien servir de relais dans cette cause, à son niveau. «J'évoquerai le dossier dès que je peux à l'Union européenne. Je peux cosigner des documents, faire monter le sujet lors des débats en urgence sur les droits humains. J'activerai un maximum de levier.»