Vers un projet de maraîchage collectif
Luc Sontrop coordonne un projet de maraîchage collectif sur un sart communal près de la Petite Aviation à Anthisnes.
Publié le 22-10-2019 à 10h19
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Le terrain s’étire sur 8 000 m2 sur les hauteurs d’Anthisnes. C’est là, sur ce sart communal, que Luc Sontrop, impliqué dans le mouvement CIM citoyen, coordonne un projet de maraîchage et d’ateliers d’autonomie. Un projet collaboratif qui rassemble des personnes désireuses de s’impliquer concrètement dans la transition et le durable. Si l’Anthisnois est le porteur du projet et si c’est lui qui a obtenu le soutien de la Commune, c’est surtout une ASBL avalisée ce samedi (voir ci-dessus), qui le met en œuvre. Avec l’idée de passer ensuite en coopérative.

Quel projet? Du maraîchage en permaculture, la construction d'un hangar pour stocker les outils et organiser des animations, la mise en place d'ateliers d'autonomie, l'accueil du public (citoyens, écoles, stagiaires…). «On développera deux aspects: l'alimentation et l'énergie», détaille Luc Sontrop. Pour l'alimentation, il s'agit de transformer cette terre stérile en culture de biodiversité par la permaculture. «La permaculture utilise les facultés d'adaptation des plantes», détaille Luc.
Les récoltes vendues en circuit court
Pour cela, il faut d'abord assainir la terre via des cultures en jachère pendant trois ans. Il s'agit aussi de prévoir l'irrigation des terres, la plantation de haies, la création d'un système de production d'électricité verte et d'une unité de récolte d'eau de pluie mais aussi l'acquisition de matériel agricole. «Le projet de maraîchage prendra donc pas mal de temps avant de démarrer. On imagine planter des variétés anciennes de légumes.»
Les récoltes seraient vendues en circuit court. Sur le terrain, l’ASBL aménagera aussi des ruches, une mare, des plantations, une serre et des cultures en mandala…
Des ateliers intergénérationnels
Le second aspect du projet mise sur l'énergie, avec l'envie d'organiser sur le site des ateliers intergénérationnels pour réaliser des installations simples visant à économiser l'énergie, comme la construction d'un poêle de masse (voir ci-dessous). «Ce seront des petits ateliers de mise en pratique de modules faciles à réaliser chez soi, pour vivre en mode durable.» Le but est de transmettre un savoir-faire et un sens de l'autonomie aux jeunes générations. Ces ateliers, payants, permettront le financement du projet.
«Notre projet, c'est vraiment la mise en place d'un laboratoire d'autonomie citoyenne», résume l'Anthisnois. Un laboratoire ouvert sur le monde. Car la «ferme» travaillera le plus possible en collaboration avec les ASBL du coin. «La nouvelle Maison des jeunes par exemple pourrait être impliquée pour construire le hangar.» Luc Sontrop espère aussi être en contact avec U-Liège et la Faculté des sciences agronomiques de Gembloux pour le volet maraîchage. Le soutien de la Commune est également apprécié. «Elle nous loue le terrain à prix modique pour 4 ans mais vient d'accepter un délai supplémentaire de 8 ans pour assurer la pérennité du projet.» Un projet qui se veut exemplatif et qui se résume à «créer un espace où on mange sain».

Luc Sontrop se décrit comme un technicien polyvalent. Il a appris la mécanique et travaillé dans le bâtiment. Il sait tout faire de ses mains: chauffage, électricité, mécanique, plomberie… Il a déjà participé à plusieurs salons de l'autonomie, en France. Et c'est cette autonomie citoyenne, cette transmission de savoir-faire, qu'il encourage via les ateliers pratiques qui vont bientôt être lancés à Anthisnes. Le premier rendez-vous proposera la construction d'un «rocket stove», un poêle de masse semi-transportable. Et dans ce domaine, Luc Son trop s'y connaît: il en a fabriqué un prototype. «C'est un poêle qui a l'avantage de chauffer très fort, avec quelques bois seulement, puis de rayonner pendant cinq heures. Il est fabriqué au départ d'un bidon de fuel, de briques usagées, de tuyaux de récup, de terre argileuse et de pierre.»
D'autres ateliers apprendront à réaliser d'autres technologies dites «low-tech», comme une douche à recyclage d'eau. Le low-tech, c'est un ensemble de techniques simples, pratiques, économiques et populaires, peu gourmandes en énergie et respectueuses de l'environnement. «C'est réapprendre aux gens la débrouillardise.»