"Mon client a profité d’une situation", assure l’avocat d’un homme poursuivi pour viol
Poursuivi pour viol et atteinte à l’intégrité sexuelle, un Durbuysien de 33 ans contextualise les faits.
Publié le 26-05-2023 à 16h59 - Mis à jour le 26-05-2023 à 17h00
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Il a aujourd’hui 33 ans, la partie civile en a 20. À l’été 2021, ils ont été mis en relation par des amis communs, qui les imaginaient plutôt bien en couple et jouaient ainsi les entremetteurs. Même le papa de la jeune Amaytoise, alors tout juste majeure, s’en était mêlé et avait insisté pour que le prévenu emmène sa fille faire un tour en voiture. Des baisers et des caresses avaient été échangés. Tout comme des messages dans les jours qui avaient suivi. Pour le trentenaire, ils formaient un couple. Puis il a compris que, tout compte fait, elle n’était pas intéressée. Quelques semaines plus tard, le 1er août, leur amie commune envoie au prévenu une photo de la jeune femme avec un "Miss t’attend" en légende. Le Durbuysien, toujours attiré par l’Amaytoise, quitte la soirée à laquelle il est pour rejoindre le groupe à Amay.
Après une sieste dans le divan, il est pris d’un besoin pressant et se rend dans la salle de bains, où il tombe sur la jeune femme, allongée dans un bain, le haut du corps dénudé mais le bas couvert par un jeans. Il explique que des regards et quelques mots sont échangés, que le jeu de séduction qu’ils ont eu quelques semaines plus tôt est réactivé. Ils s’embrassent, se caressent… et sont interrompus par quelqu’un qui frappe à la porte. C’est la maman de la jeune femme, qui la retrouve tétanisée, en boule dans un coin. C’est que cette dernière n’a pas du tout la même version que le prévenu: elle prétend avoir été forcée de lui faire une fellation et avoir subi des attouchements, qu’elle a été saisie à la gorge, qu’elle s’est même cogné la tête contre le robinet de la baignoire. Elle était tétanisée et n’a pas osé crier.
Pour l’avocate de l’Amaytoise, celle-ci n’a jamais donné son consentement et le prévenu, qui admet avoir été dépassé par sa libido, lui a clairement imposé les choses. Pendant des mois, la jeune femme est restée fort repliée sur elle-même, avant de finalement décider de poursuivre ses études en France. Elle réclame aujourd’hui 2 500 € de dommage.
Face à la peine requise de 5 ans de prison, assortie d’un éventuel sursis probatoire, l’avocat du prévenu insiste: son client "n’est pas un prédateur sexuel, il a “profité” d’une situation, ce qu’il admet, sans se rendre compte sur le coup du non-consentement de la partie civile". Il a plaidé pour une suspension probatoire ou un sursis probatoire.
Jugement le 23 juin.