Au Bénin, à l’école de la Trinité, financée par Amitié Amay-Bénin, les enfants affichent quasi 100% de réussite
Les crises successives ne facilitent pas les choses mais l’école de la Trinité, à Mamatchoké (Bénin), financée par Amitié Amay-Bénin, demeure l’une des meilleures écoles de la région.
Publié le 23-01-2023 à 09h40 - Mis à jour le 23-01-2023 à 09h55
À l’ombre d’un anacardier, il est midi. Les écoliers se pressent en file indenne devant les professeurs et la directrice de l’école de la Trinité de Mamatchoké, au Bénin, qui leur distribue les repas. Des repas financés par l’ASBL Amitié Amay-Bénin, qui a fondé l’école en 2013, et par son association sœur Camep-ONG.
Là, la directrice, Isabelle Kakpa-Adjovi, fait l’état des lieux de la situation depuis la dernière fois que nous lui avons rendu visite. C’était en décembre 2018. "Chaque année, on recrute en moyenne 30 élèves, explique la Béninoise, pour six classes de primaires. Mais on n’a pas plus de capacité qu’en 2018", où on dénombrait presque le même nombre d’apprenants, c’est-à-dire plus ou moins 180. La volonté, justement, c’est de proposer aux enfants du village et de ceux voisins trois classes de maternelles, toujours inexistantes actuellement, en plus d’une classe pour la terminale.
Et l’école peut avoir cette ambition puisqu’elle fait partie des mieux cotées dans la région, avec un taux de réussite affiché de quasi 100%. "Cela démontre la bonne qualité d’enseignement qu’on propose."
Et dans le centre de composition départemental (le centre d’examens), qui réunit les 50 meilleurs garçons et les 50 meilleures filles, "cinq parmi les meilleurs, lors des dernières sessions, venaient de la Trinité. Et notre école est dans les dix meilleures du département."
Aussi, en 2019, un enfant de la Trinité avait été admis au Prytanée militaire de Bembéréké, cette école d’excellence qui forme les jeunes les plus méritants de tout le Bénin aux carrières militaires et civiles de l’État. "Mais la politique est venue mettre son nez, regrette Isabelle. On ne choisit plus les meilleurs. On met les “enfants de”, souvent ceux des riches en fait. Ce qui fait que quand ils vont composer (NDLR: passer leurs examens) , personne n’est choisi à sa juste valeur. Notre élève qui avait été sélectionné pour intégrer le Prytanée avait été éliminé sous prétexte qu’il était malheureusement malade. Or, il n’en était rien…"
Il y a un avant et un après Covid
Depuis la pandémie de Covid19, "l’école a rencontré des difficultés, notamment pour la distribution des repas, se souvient Isabelle. Car Amitié Amay-Bénin ne pouvait pas organiser d’événements pour récolter des fonds." L’ONG sœur de l’association amaytoise, Camep, participait donc aux frais. "Depuis, la situation n’a pas beaucoup évolué." Et si Amitié Amay-Bénin organise à nouveau des événements, les fonds récoltés restent toutefois moins importants qu’avant la pandémie. "Les activités ne marchent pas comme souhaité et je pense que la guerre en Ukraine n’y est pas pour rien non plus."