Amay : Bernard Guiot, patron de Chez Ben's, déclare la faillite à contrecoeur
Après huit ans derrière son bar, Bernard Guiot a servi ses dernières mousses. Il a mis la clé sous la porte. Une page se tourne à Ampsin (Amay).
Publié le 19-01-2023 à 06h30
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Après la pandémie de Covid-19, la crise énergétique s’annonce comme le nouveau défi pour le secteur horeca. Une situation difficilement supportable pour les petites enseignes. Bernard Guiot, le patron du café amaytois Chez Ben’s, situé rue Chénia, a fermé pour la dernière fois ses portes le 23 décembre dernier. La faillite sera déclarée dans le courant de cette semaine. "J’en ai beaucoup discuté avec mon avocat et mon comptable avant de prendre la décision mais ils m’ont tous les deux conseillé d’arrêter maintenant. Entre les matières premières qui augmentent, les factures énergétiques sans cesse réévaluées à la hausse et la baisse de fréquentation, ce n’était plus du tout rentable. J’aurais même dû arrêter plus tôt mais je voulais continuer pour mes clients fidèles. C’est dur de devoir renoncer."
Une situation que l’Ampsinois subit depuis plusieurs mois déjà. En septembre dernier, il avait pris la décision de ne plus ouvrir que le week-end. "En semaine, je n’avais plus de clients, confie Bernard Guiot. Certains jours, je ne dépassais pas 30 € de recettes. Alors, oui, les vendredi, samedi et dimanche, le café tournait bien mais pas suffisamment pour que ça reste fructueux."
Une facture d’électricité passée de 175 € à plus de 500 €, une régularisation avoisinant les 1 000 € et des clients qui comptent à deux fois avant de passer leur soirée dans le café, le combo perdant pour le gérant de Chez Ben’s.
La page se tourne donc après huit années passées derrière ses pompes à bière et son bar. "Aujourd’hui, je suis surtout déçu. J’ai travaillé 35 ans chez Arcelor puis j’ai fait une reconversion professionnelle. J’habitais juste en face du café et il était à remettre. Je me suis dit pourquoi pas, se remémore Bernard Guiot. J’y ai passé de très bons moments. Je ne sais pas ce qu’il adviendra du café car le bâtiment ne m’appartient pas. Je pense que ça restera une surface commerciale mais que ce ne sera plus un café. Me concernant, je ne sais pas de quoi sera fait demain. J’attends des nouvelles du tribunal et du curateur pour me projeter. Je cherche du travail mais je ne sais pas si je resterai dans le secteur horeca. En tout cas, je ne veux plus des horaires où je termine à 3 h du matin tous les jours."
Dans le cadre d’un aveu de faillite, le curateur est désigné par le tribunal du Commerce pour faire le suivi de la procédure et vendre les actifs.