Jean-Michel Javaux : "Ne pas être otage de la fonction"
Jean-Michel Javaux ne briguera pas un 4e mandat de bourgmestre à Amay. Même si "cela reste la plus belle aventure".
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Publié le 22-01-2022 à 06h00
Le visage à la tête de la Commune d’Amay depuis 2006 ne sera plus celui du médiatique Jean-Michel Javaux (Écolo) en 2024. Il l’avait annoncé en 2018 et tiendra parole.
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Jean-Michel Javaux, vous maintenez votre volonté de ne plus être le bourgmestre d’Amay en 2024
Oui. Je l’avais laissé entendre aux élections de 2018 avant lesquelles j’avais d’ailleurs déjà proposé à la locale Écolo de faire un pas de côté pour ne pas bloquer quelqu’un. Mais l’ensemble du groupe avait décidé que non. C’est bien de le confirmer assez tôt, à mi-mandature, car c’est important d’avoir une continuité dans la parole donnée.
Jusqu’à disparaître des radars de la liste Écolo à Amay en 2024?
C’est une réflexion que l’on devra avoir avec le groupe. Mais, même si je devais obtenir le plus de voix en soutenant la liste, je ne serai pas bourgmestre. Cela doit être clair. Je n’ai pas la volonté de bloquer la place. Il y a un besoin de renouvellement. Il y a un collectif derrière et qui est prêt à prendre la relève.
Trois mandats à la tête de la Commune, c’était «suffisant»?
J’ai de l’attachement à la fonction, mais je ne veux pas faire le mandat de trop. C’est important de ne pas être otage de la fonction, de ne pas y être trop attaché, car on oublierait de se remettre en question. Et puis, c’est bien d’aller s’oxygéner ailleurs. J’ai toujours trouvé intéressant de pouvoir faire des allers-retours entre privé et public. Il reste trois ans et je veux terminer mon mandat motivé, déterminé et dans le même rythme tout en laissant beaucoup de place aux échevines et échevins pour qu’ils soient bien dans leurs dossiers.
D’autres de vos collègues ont évoqué le poids de l’actualité des deux dernières années dans leur réflexion sur la poursuite de leur engagement.
Ce n’est pas tant le Covid et les inondations qui sont venus confirmer encore plus ma décision. Mais plutôt l’augmentation de l’agressivité et de la rancœur envers la politique, qui touche d’ailleurs aussi les institutions et la presse. C’est notamment alimenté par les réseaux sociaux où je suis très présent dans le but d’informer. Malheureusement, avec le Covid, on a perdu l’opportunité des matchs de foot et festivités locales pour parler avec les gens et désamorcer des tensions en expliquant les choses bien mieux que par mail ou sur les réseaux. Et puis, si les menaces et lettres anonymes ont toujours existé, je constate une forte augmentation des passages à l’acte. Des bourgmestres m’ont parlé de pneus crevés, de pare-brise abîmé… Des gens se présentent parfois à mon domicile sans rendez-vous et sans passer par l’administration. Mais je ne crache pas dans la soupe. Être bourgmestre apporte aussi beaucoup d’échanges conviviaux et de reconnaissance. C’est un magnifique mandat de proximité avec des moments très heureux, d’autres très douloureux aussi. Et c’est normal d’avoir le revers de la médaille.
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Qu’avez-vous à dire à celle ou celui qui vous succédera en 2024?
Qu’être bourgmestre reste la plus belle aventure. Je lui conseillerais d’être disponible et transparent. De bien garder 50% de son énergie pour son épanouissement personnel avec sa famille et ses amis. Ils sont indispensables pour savoir donner les autres 50% dans l’engagement collectif. C’est un équilibre à trouver. Être bien présent sans se laisser manger.
Votre agenda va s’alléger en 2024…
Le nombre d’heures consacrées au mayorat est difficile à chiffrer. Cela varie d’une semaine à l’autre aussi. Les plus chargées, c’est plus de 12 heures par jour et parfois trois rappels durant la nuit en cas d’incendie, d’accident. Dans la tête, c’est 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 même si je suis en vacances.
Avez-vous déjà des idées pour la suite?
Je n’ai pas de plan de carrière, mais j’explore déjà des pistes. Je regarde notamment dans les secteurs associatifs et d’utilité. La communication m’intéresse aussi. Ou créer moi-même une société ou une petite activité comme indépendant. Par contre, je ne quitte pas le mayorat pour me repointer dans un parlement.