Orages: il faut anticiper pour mieux réagir
Des orages comme ceux d’il y a 15 jours risquent de se répéter. Amay veut anticiper et prévoir des solutions pour éviter de gros dégâts.
Publié le 18-06-2021 à 06h00
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Il y a quinze jours à peine, un orage d’une rare violence secouait une ligne comprise entre Tihange et Villers-le-Bouillet, en passant par Amay. En quelques instants, certaines voiries, certaines habitations ont ainsi vu débouler des trombes d’eau. Ça n’a pas duré longtemps, mais ça a été très violent. Les services communaux amaytois mais aussi des riverains s’y sont tous mis pendant des heures pour sauver ce qui pouvait l’être, et pour nettoyer.
Au conseil communal de jeudi soir, Samuel Moiny (PS) les en a remerciés. Tout en épinglant que de tels phénomènes météorologiques risquent de se représenter à l'avenir. «On ne les empêchera pas, mais on peut en réduire l'impact.» Et d'appeler tous les conseillers, majorité comme opposition, à y travailler ensemble. Il a suggéré de faire un état des lieux des infrastructures d'écoulement d'eau, des bassins d'orage, des systèmes de rétention des cours d'eau. Autant sur Amay que sur les communes voisines. Ce qui permettrait d'envisager un entretien de ces éléments ou encore d'y investir. «Il y a aussi une réflexion urbanistique à avoir car la commune est de plus en plus bétonnée.» Tout comme une réflexion sur les modes de vie qui ont un impact sur la perméabilité du sol. «La Région wallonne a un plan de plantation de haies, il faut aller plus loin.» Enfin, il faut informer la population, on doit lui faire comprendre les enjeux. «On attend une politique de prévention.»
Déjà des solutions
Cette analyse, le bourgmestre écolo, Jean-Michel Javaux, la partage. L'orage, ce jour-là, a stagné sur un couloir allant de Tihange vers Ampsin et Villers. «Selon l'IRM, l'orage aurait dû s'éparpiller, il s'est stabilisé. Ce qui est assez rare. Avant, on avait des inondations car la Meuse sortait par la rue de la Cloche. Depuis, on a fait des travaux à l'écluse, on a mis des vannes anti-retour, il y a les stations de relevage. Un gros travail a été réalisé pour les points bas. Ici, c'est la deuxième ou la troisième fois qu'on a des inondations sur des demi-points hauts.» La raison? L'urbanisation en hauteur et notamment le zoning de Villers, des terres agricoles qui autrefois retenaient l'eau. «L'urbanisation du zoning, le lotissement de Jehay font que tout arrive dans la cuvette.» L'eau a coulé le long de la voie rapide, a traversé le quartier de Bende et est descendue sur Ampsin. «Il y a un travail à faire avec les agriculteurs sur le sens des sillons dans les champs.»
Autre chose: la station d'épuration d'Amay récupère toutes les eaux des villages voisins. Et «ça fait beaucoup d'eau». Le ruisseau de Bende est régulièrement nettoyé, le SPW entretient les bassins d'orage. Mais là, il est tombé 70 litres par m2, c'est énorme.
Des solutions? La Commune travaille sur son schéma de développement communal qui va permettre de prévoir les aménagements du territoire pour les 30 prochaines années. La population sera amenée à participer. Contact a aussi été pris avec le GAL Je suis hesbignon, les agriculteurs, les pépiniéristes, les apiculteurs afin de végétaliser certains endroits, de planter des haies. «On s'est aussi penché sur la cartographie des zones inondées et potentiellement inondables, explique l'échevin écolo Didier Lacroix. Avec un point d'attention sur l'urbanisation qu'il faut concentrer dans les centres.»
Amay va aussi demander à intégrer le Contrat rivière, et va, comme l'a précisé l'échevine écolo Stéphanie Caprasse, recréer un fossé rue de Jehay, côté bois. «Il existait, il n'existe plus. Il aurait pu accueillir de l'eau.»
Reconnu comme calamité
Tiens, et la reconnaissance de cet orage comme calamité naturelle? Il y a eu des dégâts aux voiries, aux trottoirs mais aussi aux habitations, aux toitures. «On va demander à être reconnu comme calamité», a affirmé le bourgmestre, Jean-Michel Javaux. Il y a beaucoup de dégâts, il faudra faire des travaux en urgence dans les rues fortement abîmées. «Ce type d'événements météorologiques risque de se reproduire. On doit anticiper.»