Elle avait été violée, battue et humiliée
La victime était quotidiennement brimée et maltraitée par sa propre sœur tandis qu’elle a été abusée sexuellement par une connaissance.
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Publié le 16-01-2021 à 06h00
Jacques, 37 ans, d’Ombret, et Stéphanie, d’Amay, (prénoms d’emprunt) ont écopé de 2 ans de prison avec sursis et 18 mois de prison ferme devant le tribunal correctionnel de Huy pour avoir violé pour lui et battu et humilié pour elle, une dame âgée de 43 ans, déficiente mentale. Au départ, les enquêteurs se sont intéressés à la victime à la suite d’une dénonciation pour mauvais traitements. En effet, Stéphanie qui était censée s’occuper de sa sœur, la maltraitait. La quadragénaire se faisait insulter quotidiennement et recevait également des coups. Certains témoins ont parlé de coups de pied et de poing, mais aussi des jets d’objets comme des chaises ou une hache dans sa direction! La victime était également la cible de traitements dégradants. Ainsi sa sœur n’a pas hésité à lui renverser volontairement un seau d’eau sur la tête.
Lors de l'enquête relative à ces faits, il est apparu que la dame avait également été victime de faits de mœurs de la part de Jacques. Entendu, celui-ci n'a pas nié la matérialité des faits, mais les a présentés comme une relation sexuelle librement consentie. Le tribunal n'a pas eu la même analyse. Jacques devait répondre d'avoir violé à plusieurs reprises la victime entre le 1er juillet et le 18 octobre 2018. Depuis la découverte de ces faits, la quadragénaire a été placée pour assurer sa propre sécurité. «Le dossier dit que les faits se sont produits à plusieurs reprises, a indiqué le prévenu lors de la précédente audience. C'est inexact.»
Stéphanie avait demandé à Jacques de garder sa sœur pendant un week-end. L'homme a bu de la bière avec la dame en sachant que l'alcool avait un effet décuplé sur elle. «De fil en aiguille, on a fini par se rapprocher. J'ai voulu lui faire l'amour, mais quand j'ai compris que ça ne rentrait pas et qu'elle avait mal, j'ai directement arrêté. Je n'insiste pas, je ne suis pas comme ça.» Selon lui, c'est elle qui était demandeuse et aurait insisté. Mais ne parvenant pas à ses fins, il lui aurait proposé de lui faire une fellation. Entendue concernant cette scène, la victime a déclaré avoir été forcée à entretenir des relations sexuelles. Le tribunal a estimé qu'une personne handicapée ne devait pas être ipso facto reconnue comme inapte à donner son consentement à une relation et qu'elle avait également droit à une vie sexuelle comme tout un chacun. Le juge a par contre relevé l'absence de consentement de la quadragénaire dans cette affaire. Le tribunal a également souligné en ce qui concerne la sœur de la victime que celle-ci n'avait pas respecté l'intégrité physique et mentale de cette dernière.