Le 4e Génie à la recherche d’explosifs
Le 4e bataillon d’Amay s’est exercé avec des soldats français à Charleville-Mézières. Une préparation pour des opérations extérieures.
Publié le 30-04-2016 à 10h14
Durant quatre jours, une cinquantaine d’hommes du 4e bataillon d’Amay se sont entraînés dans les Ardennes françaises avec des militaires du 3e régiment du génie de Charleville-Mézières. Dans un contexte où le terrorisme a durement touché la Belgique et la France, voir évoluer ensemble des soldats des deux nations interpelle. Qui plus est en centre – ville et selon des scénarios qui font la part belle aux explosifs.
«La mise en œuvre de ces exercices n'est pas du tout influencée par les exactions terroristes de ces derniers mois», assure le commandant Lange du 4e Génie d'Amay depuis son poste de commandement (PC), établi juste à côté de celui des Français en pleine ville. Il n'évacue pas pour autant le sujet: «Nous devons être sur nos gardes. Nous ne pouvons nous permettre une nouvelle menace plus importante. Mais il s'agit là de manœuvres d'entraînement fonctionnelles, attribuées au génie para-commando belge et au génie français. Rechercher des explosifs, neutraliser. Ces exercices existent depuis longtemps. Avant les attentats. Depuis l'Afghanistan.»
Cette coopération transfrontalière a lieu régulièrement même si elles sont actuellement «limitées suite au déploiement» des forces militaires à l'intérieur. Objectifs: évaluer les capacités des hommes, vérifier que les procédures sont standardisées comme le veut l'OTAN et confronter les expériences en coordonnant des actions et en adaptant «le jargon».
Le 3e régiment du génie de Charleville-Mézières et le 4e bataillon d'Amay sont des unités jumelles «complémentaires», observe le commandant. «Le 3e régiment a des moyens plus lourds qu'on ne peut avoir lors de sauts en parachute. Nous avons beaucoup de flexibilité.» Ces échanges techniques et tactiques sont aussi l'occasion d'entretenir la fraternité. Et chacun garde en tête que les régiments seront très certainement appelés «à coopérer de nouveau en situation réelle» comme en 2002 au Kosovo.