Trois jeunes poursuivis pour vol avec violence
Au lieu d’une peine d’emprisonnement, le Parquet a jugé préférable de réclamer des peines de travail pour les trois. Mais des peines importantes !
- Publié le 07-09-2023 à 10h56
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Ils étaient trois, ce mercredi matin, à comparaître devant le tribunal correctionnel de Huy pour des faits qualifiés de vol avec violence. Sur ces trois jeunes hommes âgés de 21 à 24 ans, un seul était représenté par un avocat. Face à l’étonnement du juge, qui n’a pas manqué de leur parler de la possibilité d’avoir accès à l’aide juridique, ils ont maintenu qu’ils se défendaient seuls… "On n’a pas le choix, on n’a pas les moyens de payer un avocat. On assume", a déclaré l’un d’eux. Le juge a donc poursuivi en situant les faits.
C’est ainsi qu’on leur reproche, à des degrés divers, des faits qualifiés de vol avec violence commis, dans le centre de Huy, le 30 août 2022. Selon l’évocation des faits faite par le juge, ils étaient ensemble lorsque l’un d’eux a aperçu l’individu supposé avoir volé la montre d’un ami. Il s’est aussitôt élancé vers lui pour récupérer cette montre, suivi des deux autres. Le supposé voleur de montre a alors pris peur, voyant arriver trois individus vers lui, et s’est réfugié dans un commerce. "Je voulais parler avec lui et arranger l’histoire. Je voulais l’empêcher de partir pour qu’il rende la montre. En aucun cas, je n’ai voulu faire mal", a-t-il déclaré. Oui si ce n’est, comme l’a relevé le ministère public, que les images de vidéosurveillance montrent clairement qu’il l’a plaqué au sol et l’a agrippé à la gorge. Ensuite, l’un des deux camarades aurait posé son genou sur le dos de la victime au sol. "Si ça, ce n’est pas de la violence, je ne sais pas ce que c’est…", a relevé le parquet.
Les trois comparses ont ensuite quitté les lieux, emportant le sac à dos de la victime, dont ils ont extrait portefeuille et GSM avant de l’abandonner. "Pas pour voler mais pour faire monnaie d’échange", a ajouté le plus incriminé des trois. Quant au GSM, il a fini dans la Meuse après avoir été délesté de sa carte SIM. "Je ne voulais pas avoir de problème. Dans le stress, je ne me suis pas rendu compte", a répondu l’un des deux autres. Quant au troisième, il semble avoir été davantage spectateur.
Donnant l’impression d’avoir été dépassés par la situation, ils ont eu de la chance d’avoir face à eux un ministère public ayant estimé préférable de réclamer une mesure ayant du sens… Insistant sur la violence des faits, la magistrate a sollicité des peines de travail importantes pour les trois, tout en leur signalant qu’ils ont intérêt à se tenir à carreau ! Soit 250, 230 et 210 heures, coupant ainsi l’herbe sous le pied de l’avocat d’un des prévenus qui comptait plaider en faveur d’une peine de travail…
Reste au juge à apprécier vis-à-vis du nombre d’heures à prester. Jugement le 4 octobre.