Huy: ses relations amoureuses sur fond de cocaïne
La jeune fille (née en 2002) avait des petits amis, inscrits dans le circuit de la vente. Un job qu’elle a repris pour assurer sa consommation.
- Publié le 08-06-2023 à 07h00
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Sur cinq prévenus appelés à comparaître, seule une toute jeune maman née en 2002 a fait le déplacement jusqu’au tribunal. Outre une condamnation à 6 mois et 8000€ d’amende pour détention et vente de stupéfiants contre laquelle elle fait opposition, elle doit répondre des mêmes préventions dans un dossier qui concerne un petit groupe de consommateurs/vendeurs. Essentiellement de l’héroïne. Deux volets qui seront joints dans une seule et unique période infractionnelle: d’avril 2021 à avril 2022.
Le scénario est quasi similaire. Dans un premier temps, elle fait la connaissance d’un petit ami qui l’initie à fumer de la cocaïne. "À l’époque, je ne faisais pas des choses très correctes." Elle reconnaît avoir répondu à des clients et en avoir dépanné. "Mais pas gratuitement. Je devais assurer ma consommation." Sa rencontre avec son nouveau petit ami que l’on présente comme le dirigeant lui facilite la tâche. "J’étais là pour profiter." Tout comme les autres, elle consommait de la cocaïne mais son statut l’a privilégiée.
"Des petits chiens"
Néanmoins, elle ne savait rien du business de chacun des membres. Tout au plus a-t-elle présenté deux des membres du groupe comme "les petits chiens" de son compagnon de l’époque, répondant à ses moindres besoins. Une précision qui, en son temps, a fait penser qu’il existait une forme de hiérarchie dans le groupe.
Une version démentie par une des clientes régulières du quintet. Elle a confirmé aux enquêteurs avoir acheté de la cocaïne à chacun d’eux. Détail pour le moins piquant, la cliente en question a même fait le ménage chez la jeune prévenue moyennant une bille cocaïne.
La citation du premier dossier ne visant erronément que la vente de cannabis, le Parquet se concentre donc sur le deuxième. Sur base de la téléphonie les enquêteurs vont pouvoir établir la vente. En séjour illégal, celui que l’on présente comme le dirigeant l’admet, dès son audition par les enquêteurs. Le Parquet requiert 2 ans et une amende. Pour les trois autres, l’une n’est là que depuis quelques jours. Un autre a, depuis, été condamné à des faits similaires, à 12 mois avec sursis simple pour la moitié. Quant à l’hébergeur, il a pu profiter de la consommation. Pour ces trois prévenus, le Parquet réclame un an et l’amende.
Quant à la jeune femme, sans antécédent, on demande une peine de probation autonome de 2 ans. Sans oublier les confiscations.
Comme l’explique la défense, la prévenue n’a pas eu un parcours facile. Son père et sa mère étant consommateurs, on la place en institution. "Elle a grandi avec cela, commente son conseil. Et c’est avec une forme de normalité qu’elle se dirige vers cette configuration de vie." Il se souvient de "son visage de poupon" lorsqu’il la rencontre pour la première fois à Lantin.
Il sollicite la clémence, soit la suspension probatoire du prononcé, histoire de conforter ce sevrage effectif depuis deux ans.
Jugement le 13 septembre