Des élèves belges, français et italiens restaurent le patrimoine de la Paix-Dieu à Amay
Grâce au programme Peintres-Euro-Qualif, de jeunes peintres belges, français et italiens ont pu s’essayer à des techniques de restauration du patrimoine à l’abbaye de la Paix-Dieu d’Amay.
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Publié le 25-05-2023 à 08h15
Belges, Français et Italiens se bousculent sur un échafaudage, dans une petite pièce de l’abbaye de la Paix-Dieu. «On est en train de réaliser une frise en sgraffite, détaille Léo Bourgeois, élève à l’IFAPME de Liège. C’est-à-dire que, sur l’enduit noir qu’on vient de poser, on va placer un autre enduit, plus clair. On le gravera ensuite de manière à faire apparaître une forme bien précise.»
Si lui et tous les autres se retrouvent là, à faire du sgraffite, c’est grâce au programme Peintres-Euro-Qualif, un projet qui a pour but d’initier les élèves aux techniques des peintres du patrimoine. «Nous, en fait, on est étudiants en peinture-décoration à l’IFAPME de Liège, détaille sa collègue Emelyn Halleux. À la base, on n’est pas du tout formé à ce type de techniques.»
En Italie, en France et en Belgique
«Mais un jour, on nous a proposé de participer à un chantier-école, et on a décidé d’y prendre part», poursuit Léo.
Et c’est ainsi qu’ils se sont retrouvés en Italie, à restaurer le patrimoine du Palazzo Piccolomini, à Sienne, avec des élèves de l’école française Artemisia et de l’ESSE, en Italie. «L’ambiance avec les autres est sympa. Ce n’est pas toujours évident pour se comprendre, mais on finit toujours par y arriver», poursuit Léo. «Et puis, si ça ne va vraiment pas, on utilise Google Traduction», renchérit Emelyn.
Des élèves belges, français et italiens restaurent le patrimoine de la Paix-Dieu à Amay
Après Sienne, les apprentis peintre du patrimoine, ont pris la direction du château de la Touche, dans le sud de la France. «Mais nous, on n’y est pas allé.»
Et donc, vous l’aurez deviné, la troisième étape du parcours est à l’abbaye de la Paix-Dieu, où les étudiants séjournent deux semaines. Ici, en plus du sgraffitte, ils ont notamment appris à réaliser des enduits à la chaux, des frises en trompe l’œil et des faux-marbres.
Et visiblement, ces «nouvelles» techniques plaisent bien à nos deux apprentis. «J’aimerais bien continuer là-dedans», sourit Léo. Quant à Emelyn, elle envisage carrément d’aller suivre une formation supplémentaire dans une école à Bruxelles.
On souhaite développer les compétences pour ces métiers
Un cruel manque de main-d’œuvre
Et ça tombe bien. Car on manque cruellement de main-d’œuvre. Et c’est d’ailleurs pour ça que le projet a été mis en place. «Notre objectif, c’est de créer un référentiel commun au niveau européen, détaille Giulia Luisetti, de l’école Artemisia. On souhaite également développer les compétences pour ces métiers.»
En collaboration avec l’AWaP
Sans l’AWaP (Agence wallonne du patrimoine), ce projet n’aurait pas pu avoir lieu. «L’IFAPME avait besoin d’un chantier-école pour organiser une formation, détaille Vincent de Roubaix de l’AWaP. On l’a donc accueillie à la Paix-Dieu, là où se trouve notre centre des métiers du patrimoine.»