Vidéo : la gravière d’Amay est "the place to be" pour 195 espèces d’oiseaux
Ornithologue amateur mais averti, Pierre Loly a effectué un recensement des oiseaux sédentaires et de passage à la gravière d’Amay. Dont 37 espèces de nicheurs.
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Publié le 17-03-2023 à 18h20 - Mis à jour le 17-03-2023 à 18h21
Depuis qu’il est gamin, l’Amaytois Pierre Loly (60 ans) se passionne pour les oiseaux. Ornithologue amateur mais reconnu depuis de nombreuses années, il assume aujourd’hui la mission de conservateur adjoint de la réserve de Hollogne-sur-Geer. Et le pôle ornithologique de Natagora lui a déjà confié plusieurs recensements. En 2022, il s’est précisément penché sur les différentes espèces d’oiseaux qui fréquentent le site de la gravière à Amay. "C’était à la demande du Département de la nature et des forêts (DNF) dans l’optique de la reconnaissance de la gravière comme réserve naturelle domaniale qu’il a à gérer, précise l’Amaytois par ailleurs membre actif au sein du Plan communal de développement de la nature (PCDN). J’ai déterminé 18 points d’observation autour de la gravière. Je me suis arrêté 5 minutes à chaque point pour écouter et prendre note. J’ai répété l’expérience à 5 reprises entre la mi-mars et la mi-mai. C’est à ce moment que les oiseaux sédentaires chantent. Quant aux migrateurs, ils reviennent plus tôt ou plus tard en fonction de leur espèce, même si la plupart le font en mai. J’ai appris à reconnaître les oiseaux à leur chant. J’ai la chance d’avoir une bonne mémoire auditive."
Un lieu plein de ressources alimentaires
Ce travail a permis d’identifier 37 espèces d’oiseaux nicheurs. Ce qui, à écouter Pierre Loly, n’est pas mal vu la taille du site de la gravière (44 ha) où, d’ailleurs, 195 espèces d’oiseaux différentes ont déjà été observées ! L’endroit doit sa "popularité" à divers pouvoirs d’attraction. "Le plan d’eau de 22,5 ha attire notamment le canard colvert, la foulque, le grèbe huppé. Les roseraies en bordure sont prisées par le râle d’eau ou la rousserolle effarvatte. Les milieux plus boisés sont le refuge du rouge-gorge familier, de la fauvette à tête noire, là où le troglodyte et l’accenteur mouchet préfèrent les espaces plus aérés. Et puis, il y a la vallée de la Meuse qui sert de couloir de passage aux migrateurs. Ils voient en la gravière un site plein de ressources alimentaires."
La star ? L’hirondelle de rivage
L‘espèce-phare de la gravière d’Amay reste l’hirondelle de rivage qui était déjà présente à l’époque de l’extraction du gravier de Meuse sur le site amaytois de 1996 à 2006 (elle deviendra ensuite zone humide d’intérêt biologique). Un mur en béton avec 14 panneaux de 28 trous a été construit en 2013 pour qu’elle puisse y nicher. "À l’intérieur, se trouve un mélange de gravier et de calcaire pilé. En 2021, on a eu 133 couples nicheurs, ce qui était un record. Par contre, on n’a rien eu en 2022 ! Je pense parce qu’il aurait fallu changer le substrat à l’intérieur des trous, confie Pierre Loly qui verrait bien d’autres aménagements dans le futur. Pas loin de l’observatoire, il y a un haut fond à réaménager avec de l’empierrement pour servir de reposoir." Tiens, quelle espèce a pu le plus fasciner ce passionné ? "La sterne caspienne. Elle est peu fréquente et niche dans le nord de l’Europe. De passage, elle est venue tourner autour du plan d’eau. Il m’a fallu 40 ans d’ornithologie pour en voir une."