Prieuré d’Amay: "Mettons-nous autour de la table avec le Groupe Horizon et la Commune"
Défenseurs du patrimoine amaytois, "Les amis des pierres" appellent à une refonte du projet au Prieuré avec préservation des façades.
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/LYZFWHR4XJF7THDFNROJFK7JPE.jpg)
Publié le 13-03-2023 à 18h00
:focal(544.5x417:554.5x407)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/CNR47K74EFDK5DL3O6IBFXUT5M.jpg)
Après le "choc" de l’incendie survenu au Prieuré d’Amay le 26 février, sa destruction nourrit paradoxalement de nouveaux espoirs du côté des défenseurs du patrimoine local. S’y trouve notamment l’ASBL "Les amis des pierres" qui était parmi les initiateurs du recours au Conseil d’État ayant entraîné le retrait du permis dans un premier temps accordé au Groupe Horizon pour développer son projet sur le site du Prieuré d’Amay. "Nous ne sommes pas opposés à l’idée de valoriser le Prieuré, mais pas de la façon dont c’est envisagé. C’est-à-dire, on rase tout et on refait. Il y a eu 50 réclamants dans l’enquête publique. Et aussi, les avis consultatifs obligatoires de l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP), de la Commission royale des monuments et des sites, et du fonctionnaire délégué étaient tous négatifs. Enfin, la CCATM dont je fais partie avait émis un oui mais conditionnel", tient à rappeler Anne Timmermans, la secrétaire de l’ASBL qui habite le centre amaytois depuis 13 ans.
"Il y a moyen de repartir de ces murs de qualité qui datent de 1904"
Ne restent aujourd’hui quasi que les murs du Prieuré. Certains prétendent que son sort est définitivement scellé dans le sens d’un abattage et d’une reconstruction prévus par le Groupe Horizon. Mais, avec le recul de deux semaines, Anne Timmermans et ses amis s’appuient sur le sinistre pour retrouver de nouveaux arguments afin de sauver les deux façades visibles depuis la place d’Amay.
"Il y a moyen de repartir de ces murs de qualité qui datent de 1904. C’est l’idéal pour une isolation par l’intérieur. Comme il ne doit plus rien rester, cela laisse plein de possibilités pour refaire des appartements en jouant librement sur les volumes. C’est ce qui avait été fait avec bonheur à la maison communale après son incendie. Ce qu’il reste du Prieuré est récupérable. Il y a de magnifiques pierres. Et la façade apportera une plus-value aux appartements."
Alors que les cendres étaient encore tièdes au lendemain de l’incendie, le Groupe Horizon avait cependant affirmé qu’il ne changerait rien au projet "déjà surtravaillé" pour tenter de répondre aux critiques et conditions notamment assorties à l’avis positif de la CCATM par exemple. Anne Timmermans ne perd néanmoins pas l’espoir de voir le promoteur modifier cette trajectoire toute tracée. "Mettons-nous autour de la table avec le Groupe Horizon de Laurent Minguet et la Commune, lance-t-elle en invitation. Nous n’avons pas l’espoir que le collège refuse le permis mais bien de voir le projet revu en conservant les façades. Ce sera aussi plus responsable en termes de bâtiment circulaire assurant une gestion responsable des matériaux, plutôt que d’abattre et de reconstruire avec du béton. Cela devrait interpeller la majorité écolo."
Et Anne Timmermans d’élargir le débat à l’échelle de la place et ses environs. "En tant que paysagiste de formation, je regrette le détricotage progressif de l’harmonie entamé après les années 50. De ce qu’il reste aujourd’hui, c’est le Prieuré et la collégiale qui la soutiennent. Or, on est en train de la mettre par terre. Il va falloir faire vite pour réagir. Il faut qu’on mette tous de l’eau dans notre vin en gardant à l’esprit que le patrimoine attirera le touriste à Amay, et favorisera l’économie."