Incendie du Prieuré d’Amay: "Criminel et providentiel" selon l’ASBL Patrivalia
L’ASBL Patrivalia conclut que l’incendie du Prieuré d’Amay, le 26 février, est "criminel et providentiel". Le bourgmestre Jean-Michel Javaux remet les pendules à l’heure.
Publié le 10-03-2023 à 06h00
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Ce mercredi, l’ASBL montoise Patrivalia, ayant pour but de veiller sur le patrimoine wallon classé ou non, s’est fendu, sur Facebook, d’un communiqué visant le dossier de l’incendie du Prieuré d’Amay survenu le dimanche 26 février. L’ASBL en arrive ainsi à la conclusion "qu’il s’agissait bel et bien là d’un incendie criminel providentiel". Elle affirme également que "le lieu n’était absolument pas squatté". Autre grief avancé par Patrivalia ; le groupe Horizon, propriétaire du site, aurait laissé les bâtiments "volontairement à l’abandon depuis plus de 10 ans". Ce qui est, selon elle, "la norme, lorsque l’ont veut faciliter la démolition de bâtiments patrimoniaux". Le bâtiment ravagé par le feu, serait d’ailleurs, d’après l’ASBL, le plus ancien et donc celui possédant la plus grande valeur patrimoniale.
Quand on demande à Olivier Carpentier, fondateur de l’ASBL Patrivalia, d’étayer ces allégations, il répond que "c’est simplement suspect qu’on ait mis le feu à ce bâtiment-là et pas aux autres, et dans la toiture, l’endroit qui brûle le mieux. Il a été établi qu’il y a eu deux départs de feu. C’est difficile de croire qu’on ait affaire à un incendie volontaire. L’incendie facilite l’octroi du permis. On souhaite attirer l’attention pour ne pas laisser faire n’importe quoi".
Javaux: "Archi-faux !"
Jean-Michel Javaux, bourgmestre d’Amay, réagit en rappelant que l’enquête, toujours en cours, a permis d’établir que si l’incendie est volontaire, cela ne signifie pas qu’il est criminel. Face aux autres attaques de Patrivalia, il insiste sur le fait que le groupe Horizon a déjà introduit cinq permis qui se sont chaque fois soldés par de nouvelles demandes et des changements. Et Jean-Michel Javaux de démonter également l’argument patrimonial. "Dire que c’est le bâtiment le plus ancien qui a brûlé, c’est archi-faux ! Les bâtiments les plus anciens sont la maison canoniale, le porche d’entrée et le vide-bouteilles, et ils n’ont pas été touchés." Le mayeur amaytois précise encore que des conditions ont été mises sur la table pour que les bâtiments à plus haute valeur patrimoniale soient préservés.
Quant à la notion de squat, là aussi il remet l’église au milieu du village. Du squat au Prieuré, il y en a. "J’ai déjà croisé des gens de Flandre, de Bruxelles, et d’ailleurs qui se garaient dans les environs. Et on se doute de là où ils vont. Ce ne sont pas des gens du coin qui squattent. Mais, ce n’est pas aux autorités communales de sécuriser les lieux. C’est un bâtiment privé. Notre rôle c’est d’assurer la sécurité des personnes qui vivent et qui travaillent aux alentours du site."
Le bourgmestre amaytois invite finalement ceux qui s’expriment sur ce dossier à la prudence. "En disant que c’est non accidentel et criminel, attention ! Entre l’intention de nuire et agir de façon involontaire, ça change beaucoup de choses. Il y a une différence entre des personnes de passage qui mettent le feu en n’étant pas en pleine possession de leurs moyens et quelqu’un qui commandite."