67 variétés de pommes et de poires hesbignonnes ont pu être identifiées et seront sauvées
Sur les 143 échantillons de pommes et de poires que Paul-Émile De Wulf a récoltés depuis octobre dernier, ce sont 67 anciennes variétés qui ont pu être identifiées. Place maintenant à leur reproduction pour les sauver.
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Publié le 07-03-2023 à 06h00
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Pommes et poires ancestrales peuvent maintenant être sauvées. C’est en tout cas l’objectif de Paul-Émile De Wulf avec son initiative personnelle présentée il y a quelques mois. Pour rappel, celui qui est également chargé de mission pour le GAL Jesuishesbignon.be avait lancé, en octobre dernier, un appel à tous les détenteurs de fruitiers de Hesbaye. Ceci en vue de récolter des échantillons d’anciennes variétés de pommes et de poires.
Seules 39 variétés lui étaient à ce moment-là arrivées mais depuis lors, il a récolté pas moins de 143 échantillons. Ces derniers analysés par la Nationale Boomgaardenstichting (NDLR: en français, Fondation nationale des arbres de verger), à Vliermaal, et par le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W), à Gembloux. Ceci a permis d’identifier les différentes variétés récoltées, celles-là même qui vont pouvoir maintenant être reproduites.
Chaque échantillon comprenait au minimum sept fruits, qui tous ont été marqués d’un nom de code. "J’ai ensuite divisé la majorité des lots pour les remettre aux pomologues flamands et wallons. La majorité des échantillons, 118 sur 143, ont ainsi pu être identifiés." Et ce travail d’identification n’a pas toujours été simple. "Soit l’échantillon était trop petit, soit les fruits étaient trop ou pas assez mûrs pour une identification efficace, ajoute le Hesbignon. C’est pour ça qu’il était préférable d’avoir plusieurs fruits représentatifs pour chaque arbre."
Belle-fleur, Jonagold, Beurré Hardy, Légipont…
Parmi les 118 échantillons identifiés, se trouvaient pas moins de 62 variétés de pommes et de poires différentes. Ce qui n’est pas rien. "Les grands gagnants en pommes sont la Boskoop, les différentes Belle-fleur et, dans une moindre mesure, la Golden Delicious, la Jonagold et la Gris-Braibant", liste Paul-Émile, qui ajoute que les noms des poires les plus répandues évoquent des souvenirs aux plus anciens car ce sont des fruits qu’on ne retrouve plus dans le commerce. "Les bien connues Légipont et Saint-Remy mais également les Beurré Hardy, Clapp’s, Durondeau et Louise-Bonne."

Des variétés typiquement liégeoises, devenues rares au fil du temps, ont également été trouvées parmi les échantillons. Parmi elles, il y a la Madame Galopin, la Reinette de Chênée et la Jésuite. "Cette dernière a une histoire un peu particulière, sourit Paul-Émile. Les pomologues lui avaient au départ attribué des noms de variétés qui ne correspondaient pas. Le propriétaire du verger, Jules Jaymaert, agriculteur retraité à Jeneffe, avait toujours connu cette variété sous le nom de “Jésuite”. Après quelques échanges avec un ami possédant également une Jésuite du côté de Theux, la description correspondait !"
Une variété de cerise (la Bigarreau Esperen) et une de prune (la Reine-Claude Crottée) ont également été récoltées et seront elles aussi reproduites.
Place maintenant à la reproduction
Ils sont des dizaines de Hesbignons à s’être montrés intéressés par la plantation d’une ou plusieurs de ces variétés dans leur jardin, leur verger. "Je fais chez moi une micropépinière dans laquelle j’ai une centaine de porte-greffe par espèce, explique Paul-Émile De Wulf. Des porte-greffe qui vont donc permettre de reproduire les différentes variétés de pommes, poires, cerise et prune." Porte-greffe qui seront ensuite replantés l’hiver prochain chez les particuliers. D’ailleurs, les personnes intéressées peuvent encore se manifester pour la plantation d’un ou de plusieurs fruitiers chez elles.
Mais ce n’est pas tout puisque Paul-Émile va également collaborer avec le nouveau verger communautaire qui va être mis en place à Amay (lire notre édition du 11 février). "Je suis en contact avec les porteurs de ce projet en vue de mettre en place une synergie." À Geer, un projet de verger communautaire est aussi en route. "C’est une idée qu’on a eue avec Natagora. Les gens peuvent me contacter si la concrétisation de cette idée près de chez eux leur parle."
Contactez Paul-Émile au 0496/38 97 22 ou à paulemile.dewulf@gmail.com.