Incendie au Prieuré d’Amay: l’origine est volontaire
Au lendemain de l’incendie ayant ravagé le Prieuré d’Amay, un expert et le labo de la police judiciaire fédérale sont venus localiser deux départs de feu et relever des traces exploitables pour expliquer l’origine du sinistre.
Publié le 27-02-2023 à 19h55 - Mis à jour le 27-02-2023 à 20h18
C’est un spectacle de désolation que le Prieuré d’Amay offrait, ce lundi, dans le centre d’Amay au lendemain de l’incendie. Ne restent que les murs porteurs. Entravées par des barrières et des avis d’interdiction d’accès, les deux entrées (place Joseph Ramoux et rue des Larrons) devaient dissuader toute tentative d’intrusion pour une question évidente de sécurité et de devoirs d’enquête qui allaient avoir lieu dans l’après-midi. «Ils ont été confiés à un expert en incendie indépendant requis par le procureur du roi et au laboratoire de police technique et scientifique de la police judiciaire fédérale, précise le commissaire Pierre Minette à la zone de police Meuse-Hesbaye. L’objectif est de localiser le ou les départs de feu pour déterminer l’origine du sinistre et de relever des traces exploitables afin d’éventuellement identifier le ou les auteurs. On parle souvent de squat, mais pas dans le sens d’y voir loger des SDF. L’endroit est plutôt fréquenté par de jeunes gens, et nos services y interviennent de façon ponctuelle avec identifications.»
"Cela ne veut pas dire criminel !"
L’enquête a permis de localiser deux foyers. "L’incendie est d’origine volontaire. Cela ne veut pas dire qu’il est criminel, mais qu’il n’a pas été causé par un court-circuit par exemple, insiste Catherine Collignon, magistrate de garde au parquet de Liège. Maintenant, quant à savoir si on a voulu intentionnellement détruire le bâtiment ou si le feu s’est déclenché de façon involontaire ?"
Voilà qui corrobore les soupçons qu’avait le Groupe Horizon, propriétaire du site dans l’optique d’y développer un projet immobilier. "Je suis allé avec un expert vérifier la stabilité ce lundi et on y a vu des canettes récentes, témoigne Julien Dutrieux, responsable du développement immobilier. Nous allons déposer plainte contre X. Certains nous accusent de ne pas suffisamment fermer le site. Mais on prend des mesures de sécurité depuis des années ! On a même soudé les barrières côté rue des Larrons parce qu’on y cassait les cadenas. Quoi qu’on fasse, certains parviennent à y accéder. Il y a plein de propriétés mitoyennes et il paraît qu’ils passent même par la toiture du Zeeman. À part mettre un vigile 24 heures sur 24, c’est impossible de mettre le Prieuré à l’abri. On venait d’acquérir des caméras de surveillance et on va les placer."
Reste que les événements de dimanche ont démontré la nécessité de faciliter l’accès aux services de secours. "Nous sommes toujours en discussion avec les propriétaires des parcelles utiles pour élargir le bas de la rue des Larrons."