Fraiture: il la plaque sur le lit et lui serre la gorge
Après qu’elle ait tenu des propos qui ne lui ont pas plu, l’homme de 61 ans se jette à la gorge de sa compagne. C’était en juillet dernier, au camping de Fraiture.
Publié le 23-02-2023 à 10h05 - Mis à jour le 23-02-2023 à 10h08
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/HN6JZUTVQ5BX7ACPLSAQMOP7EQ.jpg)
Elle ne le regarde pas de toute l’heure, les yeux fixés droit vers l’estrade. Le prévenu entendu à l’audience du tribunal hutois ce mercredi, né en 1962 et domicilié à Haccourt (Oupeye), fut son compagnon pendant quatre ans au moins. La nuit du 2 au 3 juillet 2022, elle a cru mourir, témoigne-t-elle dans sa déposition.
Le couple se trouvait dans le camping de Fraiture (Tinlot). Ce soir-là, il est invité à prendre l’apéro chez des voisins. En rentrant, "elle a tenu des propos qu’elle n’aurait pas dû tenir", explique le prévenu. Il l’empoigne alors au cou de ses deux mains, la plaque sur le lit et lui serre la gorge. Elle veut s’enfuir mais est rattrapée par les cheveux avant d’y parvenir. Les voisins, alertés par les cris, interviennent alors pour calmer l’homme.
Les violences physiques et psychologiques semblent être monnaie courante dans la relation, en particulier les étranglements commis pas l’homme. Deux autres préventions sont présentées dans le dossier, lesquelles font suite à une main courante déposée par le fils de la victime auprès de la police. Il témoigne d’une violation de domicile en mars 2022 et de coups et blessures entre le mois de février et d’avril 2022.
Le substitut de la procureure de division parlera d’un "dossier un peu léger au vu des confidences successives rapportées à la police". Mais il mettra aussi le doigt sur des faits similaires provoqués dans le passé pour corroborer la "propension à la violence" du prévenu: un internement en 1984 et une condamnation en 2009. Il requiert dix mois d’emprisonnement et une amende de 400 €.
"Tout ce que je voudrais, c’est qu’on me foute la paix, dit la dame à la barre. J’ai des trous de mémoire, ça me désole d’en être arrivée là. La seule chose que je voudrais c’est pouvoir dormir, je n’y arrive plus car j’angoisse." Ce sentiment d’insécurité, son avocat insistera dessus pour plaider un dommage matériel de 1 900 € – justifié par une caméra de surveillance installée après les faits – et un dommage moral de 2 500 €.
L’avocat du prévenu, parlant de "quelques dérapages" et d’une violation de domicile incertaine, plaide une peine avec sursis probatoire. Son client doit pouvoir s’occuper de sa mère souffrante chez qui il habite. À vol d’oiseau, les deux ex vivent à 300 m l’un de l’autre. Parmi les conditions que le juge pourrait suggérer, celui de suivre une thérapie psychologique mais encore de n’entrer sous aucun prétexte en contact avec son ex-compagne pendant trois ans. Jugement: 24 mai.