Mise à l'arrêt de Tihange 2: En 40 ans, la centrale nucléaire a produit l'équivalent de 3 années de consommation électrique du pays (vidéo)
Retour sur la capacité de production de la centrale nucléaire de Tihange 2, prochainement mise à l'arrêt, sur une période de 40 ans.
Publié le 27-01-2023 à 15h36 - Mis à jour le 31-01-2023 à 07h50
:focal(3003x2013:3013x2003)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/H7UIYKQW6FFJBGF5KQ3BKK35IE.jpg)
En 40 ans de service, la centrale nucléaire de Tihange 2, qui sera définitivement mise à l'arrêt mardi soir, aura produit quelque 270.000.000 MWh, soit plus de trois années de consommation électrique du pays. En 2021, la consommation totale d'électricité en Belgique avait, par exemple, été de 83,7 TWh, selon des chiffres communiqués par son exploitant Engie Electrabel.
La construction de Tihange 2 a débuté en 1975 et la centrale, située en bordure de Meuse, près de Huy (province de Liège), a été mise en service le 1er février 1983.
Huy: «Notre planning prévoit la fin du démantèlement de Tihange 2 pour 2035-2040» (vidéo)D'une capacité électrique nette de 1.008 MW, la centrale aura connu plusieurs moments marquants dans son histoire. En 2001, les trois générateurs de vapeur y seront remplacés en 62 jours, un record mondial à l'époque. En 2010, le réacteur bat le record de production annuelle en Belgique avec 8.824 GWh produits, mais se fait aussitôt dépasser, l'année suivante, par Tihange 3.
L'année 2012 sera marquée par une révision à rallonge après la détection, tout comme à la centrale de Doel 3, de défauts dûs à l'hydrogène, des "microfissures", dans les parois en acier de la cuve du réacteur. Un nouvel arrêt non programmé a ensuite lieu en mars 2014, toujours à cause de ces défauts. Des études supplémentaires sont alors menées et l'AFCN, le gendarme du nucléaire, donne finalement le feu vert au redémarrage de l'installation en novembre 2015.
Du 18 août 2018 au 3 juillet 2019, Tihange 2 totalisera 318 jours d'arrêt - son arrêt le plus long - pour des réparations au niveau d'un bâtiment bunkerisé qui abrite des équipements de sûreté de second niveau de protection. L'objectif de celui-ci est de compenser la perte des équipements de premier niveau, par exemple, suite à des agressions qui n'ont pas été prises en considération lors de la conception du premier niveau de protection, explique-t-on chez Engie Electrabel.
Sur ces quatre décennies, la centrale a connu 29 révisions et quelques arrêts non programmés. Elle aura sinon produit de l'énergie durant 11.963 jours.
En 40 ans, 1.793 assemblages d'éléments combustibles y auront été utilisés et plus de 100.000.000 de tonnes de CO2 évitées grâce à la production d'électricité nucléaire décarbonée de Tihange 2, pointe son exploitant.
Prolongation du nucléaire : le MR veut abroger la loi sur la sortie du nucléaire au plus tard en 2024Tihange 2, qui emploie une centaine de personnes, sera définitivement mise à l'arrêt ce 31 janvier à 23h59. S'en suivra une phase de mise à l'arrêt définitif jusqu'en 2027. En 2026 débutera par ailleurs le démantèlement, prévu pour durer jusqu'en 2036. Viendra enfin la phase finale, de 2036 à 2037 avec la démolition conventionnelle en vue de la libération du site. Son cycle de vie total se sera donc étalé sur plus de 60 ans.
Le démantèlement et le déclassement de Tihange 2 représentent un coût d'environ un milliard d'euros, provenant des provisions nucléaires constituées par l'exploitant Engie Electrabel. Un montant total de 6,3 milliards d'euros est prévu pour le démantèlement des sept réacteurs de Doel et de Tihange.