Amay: le service d’accueillantes du CPAS repris par l’ASBL « L’accueil des tout-petits »
Déficitaire pour le CPAS d’Amay, le service d’accueil est repris par une ASBL liégeoise. Avec une prime de 3 ans aux accueillantes pour compenser la différence de salaire. " Tout le monde est gagnant à long terme ", estime le président Éric Englebert.
Publié le 23-01-2023 à 15h23 - Mis à jour le 23-01-2023 à 16h11
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C’était un des dossiers "chauds" de la fin d’année à Amay. Le CPAS avait annoncé aux 13 accueillantes d’enfants à domicile son intention de mettre un terme à ce service déficitaire pour les caisses. "La problématique vient du fait que les subsides reçus de l’ONE ne couvrent pas les salaires des accueillantes. On en est à 30 000 € de déficit par an et cela n’irait pas en s’améliorant, explique Éric Englebert, le président du CPAS d’Amay depuis 2021. Pour rappel, la Commune d’Amay et le CPAS sont sous plan de gestion et le CRAC m’a clairement fait savoir qu’il fallait fermer ce service, d’autant que l’accueil de l’enfance ne fait pas partie des missions premières d’un CPAS."
C’est désormais chose faite avec la reprise du service par l’ASBL "L’accueil des tout-petits" active dans l’accueil de la petite enfance à domicile depuis une quarantaine d’années sur l’ensemble de la province de Liège (à l’exception de Verviers). "C’est effectif depuis ce 1er janvier 2023. Elle reprend notre service avec l’agrégation qu’on avait de l’ONE pour 18 places d’accueil. Nous employions 13 accueillantes et une seule n’a pas souhaité signer un nouveau contrat avec cette ASBL et arrête ainsi son activité."
Fin d’année, trois réunions de crise ont eu lieu avec les accueillantes concernées et, lors de la dernière, en présence des délégations syndicales. C’est que ce transfert entraînera quelques modifications pour les accueillantes aussi conscientes d’être mises à l’abri. "Car la reprise de notre agrégation par l’ASBL est très importante en permettant aux accueillantes de poursuivre leur activité alors qu’elles n’ont pas le diplôme désormais obligatoire", insiste ainsi Éric Englebert.
Salaire inférieur compensé par une prime ; 6 jours de congé en moins
La première modification est d’ordre financier avec une baisse de salaire allant de 10 à 50 € par mois en fonction du profil "familial" des intéressées. "Depuis 2019, quand elles sont passées à un statut de salariées après avoir été indépendantes, elles ont été payées comme tout autre employé. Pour compenser la perte de salaire, le conseil communal votera mardi prochain une prime exceptionnelle pour transfert étalée sur trois ans: 600 € la première année, 500 € la deuxième et 400 € la dernière. Après cela, leur nouveau salaire avec l’ONE aura rattrapé celui du salaire communal." Aussi, le transfert entraînera une perte de 6 jours de congé (40 au lieu de 46). "Mais là, aucune compensation n’était possible." En concertation syndicale, la CSC a accepté l’accord et la FGTB l’a refusé. "Sans que cela soit un avis contraignant, précise le président du CPAS amaytois qui a donc conclu la cession du service à l’ASBL. Nous sommes satisfaits car tout le monde est gagnant à long terme. Les accueillantes conservent leur activité et nous gardons sur notre commune une capacité d’accueil de la petite enfance pour les parents amaytois. Je rappelle, parallèlement, que notre projet d’ouvrir une crèche de 21 places à l’école d’Ampsin a été retenu au Plan Cigogne. Elle devra être en place pour 2026 au plus tard."