Huy : un concert didactique au piano pour expliquer Shubert et Schumann
Schubert et Schumann étaient à l’affiche du concert apéritif de Huy, dimanche, avec Myriam Ayari en piano solo pour un concert voulu accessible.
Publié le 16-01-2023 à 13h07
Les concerts apéritifs au centre culturel de Huy pourraient être à la programmation en soirée, ce qu’est la poésie à la littérature: un moment intense, centré sur les émotions vives qui cherchent à éveiller l’écoute du mélomane averti autant que celle des novices. Deuxième saison avec à la programmation Nathalie Meurant-Pailhe, ces concerts visent un public fidèle mais pas que. "Ce qui accroche le dimanche matin, c’est le lien social, analyse la programmatrice. On sort de chez soi, on s’endimanche et on fait des rencontres. C’est un rendez-vous qui reprend bien depuis la période post-covid."
Voulue large dans ses choix, la programmation reste néanmoins fidèle aux artistes francophones reconnus par la Fédération Wallonie Bruxelles dont le répertoire touche au romantisme, au classique et un peu au contemporain. Cette simplicité et cette générosité plaisent. Comme ce dimanche avec dans une version didactique, le concert de Myriam Ayari en piano solo, voulu accessible aux mélomanes avertis autant qu’aux néophytes.
Quatre impromptus de Franz Schubert amorcent le concert: Allegro molto moderato, Allegro, Andante et Allegretto. Dans les mélodies de Schubert, on retrouve une ambiance sonore très singulière. C’est comme l’eau d’une rivière qui alterne grondements et chuchotements. Une sorte d’atmosphère sonore qui se joue de notre écoute. Calme pour ensuite devenir précipité, le thème d’une grande poésie tient compte de l’effet de surprise. Et alors que la mélodie, immuable, nous berce, il se passe un changement de direction. "Schubert est le prince de la surprise, commente Myriam Ayari. Au moment où on pense qu’on est sur une ligne droite, et qu’on pense que plus rien ne se produira, il se passe un switch. Il nous fait croire que le soleil brille alors que la tempête se prépare."
Autre ambiance sonore avec "Scènes d’enfants" de Robert Schumann, annoncées délicates et complexes: "des souvenirs d’enfance qu’il traduit en musique". Chacune des pièces ici a son histoire et son caractère. L’écoute est silencieuse, les pièces brèves et pleines de candeur, de délicatesse et de pureté qu’on accorde à l’enfant. Ici, c’est aussi chacun son interprétation. L’enfant qui joue puis qui s’endort, bercé par sa respiration paisible sur qui veille le parent.