A Verlaine, Pauline pratique le maraîchage solidaire
Pauline Abraham lance son projet de maraîchage à la ferme familiale. La cinquième génération revient à la terre et innove, avec des valeurs solidaires.
Publié le 09-01-2023 à 06h00 - Mis à jour le 09-01-2023 à 08h18
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"Quand les gènes familiaux sont là, on ne peut pas lutter contre. Ma place est ici, à la ferme. Mais pas n’importe comment". À 31 ans, Pauline se lance avec passion, détermination et enthousiasme dans un défi à taille humaine. La cinquième génération de la ferme Abraham s’inscrit dans une démarche citoyenne qui fait venir les mangeurs vers l’agriculteur-producteur.
Pauline commence son aventure agricole en 2018, avec quatre moutons. Aujourd’hui, elle gère seule une ferme de 60 ovins avec les grandes cultures qui assurent l’autonomie alimentaire des moutons. Elle y adjoindra bientôt le maraîchage.
Soutien à l’agriculteur
Un abonnement annuel assure un libre accès hebdomadaire à des légumes saisonniers, frais et diversifiés. Sans imposer le choix de ces légumes dans un panier composé. "Les paniers ont fait leur temps. Le choix correspond à une conviction et à la demande de la clientèle". Une alimentation non seulement plus saine et un choix économique pour les consommateurs qui veulent bien payer le prix fixé.
Le concept est récent et novateur, assurant à l’agriculteur une stabilité de revenus que d’autres modèles ne fournissent pas. La ferme Abraham a toujours fonctionné sur la base de cultures traditionnelles et d’élevage bovin. "Il n’y avait pas encore de maraîchage. Les 30 ha vont passer en bio, se réjouit Pauline, le regard brillant d’émotion. Sa production maraîchère se limitera à 0,5 ha. Une prise de conscience à travers ce contact privilégié sur une petite parcelle. J’aime le travail physique, j’aime voir une polyculture sur une petite parcelle et la diversité par un travail focus sur une petite surface que l’on connaît par cœur", renchérit-elle.
S’il existe de nombreux modèles de CSA (Communauté en Soutien à l’Agriculteur), Pauline proposera son modèle propre. Pas de panier composé, pas d’auto-cueillette. Un étal à l’entrée du champ et les mangeurs se servent dans l’assortiment de légumes frais du matin, "selon leurs envies. En toute liberté de variétés et de quantités (raisonnées)". Un circuit ultracourt local basé sur un lien de confiance, en fonction des besoins de chaque membre de la famille durant une semaine. "On envisagera peut-être de la cueillette en famille ou en chantiers collectifs pour certains légumes", précise encore la jeune agricultrice.
Le type de circuit permet de réduire, voire d’éliminer les charges chronophages physiques, administratives et mentales sur le producteur. Pauline pourra se consacrer à sa passion, au travail de la terre…