Des légumes pleins de sens, de valeurs
La prise de conscience de Pauline Abraham se conjugue avec un événement familial douloureux et " le fait que j’ai compris que ce n’était pas dans le Droit que j’allais m’épanouir, confie-t-elle. Je suis revenue à la ferme familiale, attirée par le maraîchage. Pas par les grandes cultures traditionnelles " . Un travail de terrain maraîcher à la ferme de Goyet (Jemeppe s/Sambre), une formation de cheffe d’entreprise maraîchère à l’IFAPME et la passion l’emporte dans une conjoncture agricole difficile.
Publié le 09-01-2023 à 06h00
"J’élève 60 moutons, par passion, parce que j’aime bien. Pour avoir un salaire d’ouvrier agricole, je devrais avoir 450 têtes… Je veux aider la population à se réapproprier son alimentation avec des produits locaux de qualité. J’ai envie de le faire, mais j’ai besoin d’aide. Je me lance parce que le système CSA me le permet. J’aurai essayé… par amour du métier". Un modèle viable qui assure aussi une (certaine) stabilité financière non négligeable.
"Ces légumes sont pleins de sens. Pleins de valeurs grâce au collectif de personnes. Ils permettent de créer des liens et une solidarité que je définis comme réciproque, un gagnant-gagnant".
Pauline insiste sur les avantages: soutien durant toute la saison, espoir de reconnaissance de son travail personnel et solitaire (pour l’instant), création de liens privilégiés de confidence et de confiance à travers ces contacts hebdomadaires, pour partager commentaires, soucis ou météo. "Le nombre fixe de clients simplifie le plan de culture et permet de l’adapter". Une connotation sociale renforcée par la proximité des consommateurs et l’installation de bancs pour privilégier les rencontres. "Ils soutiennent et mettent un visage sur la productrice d’une des dernières fermes à taille humaine".