Rétro 2022 : le circuit court mis à mal: la fin du Petit Rungis et de Top’in en bourg (Huy/Villers-le-Bouillet)
Le circuit court serait-il en perte de vitesse ? Dans notre arrondissement, plusieurs enseignes ont fermé boutique.
Publié le 29-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 29-12-2022 à 06h30
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Porté par l’engouement de la pandémie de Covid-19, le circuit court avait le vent en poupe. Mais aujourd’hui, la douche est un peu froide pour le secteur et ceux qui avaient fait le pari du local ont dû faire volte-face. Le Petit Rungis, l’épicerie sociale "Au Top’in en bourg" et la chèvrerie du Père en ont fait les frais durant cette année 2022 qui ne leur a pas réussi à tout point de vue. La chèvrerie implantée à Ciplet depuis 10 ans a été la première à fermer ses portes en février 2022. Patricia Bernard annonçait stopper définitivement sa production artisanale pour des raisons de santé.
Quant à Gilles Hoyoux, installé sur la grand-place de Huy en décembre 2021, il espérait bien pouvoir conquérir les estomacs des Hutois. Le Petit Rungis proposait poissons et crustacés frais, viandes et volailles de qualité mais aussi des produits d’épicerie fine, un espace primeur dédié aux légumes et fruits de saison. Un rêve stoppé le 24 octobre dernier par le tribunal de commerce de Liège qui prononçait la faillite. "Nous avions une clientèle fidèle et les retours étaient très positifs mais ce n’était pas suffisant, confiait l’Antheitois. On a peut-être fait des erreurs mais on a investi et on y a mis tout notre cœur et toute notre énergie. Si les gens n’adhèrent pas et ne passent pas la porte, on ne sait rien faire contre ça. Si on ne prend pas soin de son commerce de proximité comme le commerce de proximité prend soin de ses clients, alors il n’y aura plus rien." Un constat également rapporté par Nathalie Vanhamme, administratrice de l’épicerie coopérative à finalité sociale "Au Top’in en bourg" implantée à Vaux-et-Borset depuis 4 ans. Le 12 avril 2022, elle actait la fermeture. L’ère post-Covid avait permis de développer le circuit court mais une bonne partie des consommateurs a changé de cap et a retrouvé d’autres habitudes au moment du déconfinement. "C’est difficile de changer les mentalités, expliquait Nathalie Vanhamme. Les gens ont repris leurs habitudes d’acheter là où ils se trouvent, où ils travaillent. Ils ne font plus un détour de quelques kilomètres par Vaux-et-Borset pour acheter un chou-fleur bio… On a trop souffert d’un manque de régularité de la part de la clientèle. Trop de gens nous ont pris pour une épicerie de dépannage quand il leur manquait quelque chose en urgence. Ce n’était pas notre vocation." Aujourd’hui, le secteur du circuit court est mis à mal par un manque de clientèle mais il est également asphyxié par la crise économique. Dans un secteur où fours, réfrigérateurs et congélateurs sont des équipements essentiels au bon fonctionnement, les enseignes disparaissent à tour de bras sur fond de crise énergétique… Il ne reste plus qu’à souhaiter au circuit court que les consommateurs retrouvent leur chemin en 2023.