À Engis, la SA Marchandise arrête la vente de tracteurs
À Engis, la SA Marchandise met un terme à la vente de tracteurs sans quitter le secteur agricole. Elle veut aussi consolider son statut de spécialiste des engins de manutention et de levage de personnes.
Publié le 06-07-2022 à 18h00 - Mis à jour le 06-07-2022 à 18h05
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Une page se tournera le 1er septembre pour la SAMarchandise dans le zoning à Engis. C’en sera fini de la vente de tracteurs agricoles, activité fondatrice de l’entreprise Deville créée en 1958 à Ombret et qui était le concessionnaire attitré de la marque International Harvester devenue Case IH. "C’est une décision que nous mûrissions depuis environ 5 ans.On a négocié un accord d’arrêt de contrat avec Case Benelux, confirme Ivan Marchandise, l’administrateur délégué qui a repris l’entreprise Deville, il y a presque 25 ans, pour en faire au fil des années un acteur incontournable de la vente de tracteurs agricoles et de la vente et location de matériel de manutention, de chantier et de levage de personnes. Le dernier tracteur a été livré dans une ferme il y a quelques semaines.Mais, cela ne veut pas signifier qu’on met un terme à la vente des autres matériels agricoles.On maintient la commercialisation de toute la gamme Pöttinger pour le travail au sol et la fenaison (charrues, semoirs, faneuses et faucheuses) sans oublier les chariots télescopiques Manitou pour nettoyer les étables, ramasser aux ballots, distribuer les aliments."
Pénurie de techniciens agricoles et marché en diminution
Les raisons de cette décision sont multiples. La première avancée concerne la difficulté de trouver des techniciens en mécanique agricole pour assurer les réparations et entretiens. "En dix ans, on est passé de 4 techniciens à 1 aujourd’hui, illustre Ivan Marchandise. Et c’est un problème auquel tous les concessionnaires sont confrontés. C’est autant une question de passion que de connaissance du monde agricole à la base pour pouvoir travailler sur les machines. Or, le nombre de ferme ayant diminué… Quand on prend des stagiaires, on voit qu’ils préfèrent le rouge de l’élévateur Manitou au rouge du tracteur Case.Cette carence réduisait notre qualité de service."
L’autre raison tient à la santé déclinante du commerce du tracteur agricole en Belgique qui correspond à 2000 ventes annuelles à se partager entre tous les concessionnaires (dont 20 Case IH). "On constate une diminution des ventes de plus de 10% sur les 20 dernières années, analyse Louis Botson, administrateur et directeur commercial. Il y a de moins en moins de fermes et, dans les plus grosses exploitations, on préfère acheter un tracteur d’une plus grande puissance plutôt que trois petits.Sur notre secteur liégeois, il se vend plus ou moins 200 tracteurs par an, toutes marques confondues. Nous en vendions entre 20 et 30."
En arrêtant la vente de tracteurs, la SAMarchandise renonce à 15% de ses 23 millions d’euros de chiffre d’affaires global. Avec l’envie de développer un nouveau produit? "On n’est fermé à rien, mais il faudra alors que cela soit un produit qu’on puisse vendre, louer et entretenir. Notre développement futur passera plutôt par l’élargissement de notre zone (NDLR: province de Liège, une partie des provinces de Namur, Luxembourg et Limbourg actuellement). On arrête un produit pour booster les autres et consolider notre statut de spécialiste de la manutention et du levage de personnes" , terminent les associés.