Braives : il veut développer le métier de cadranier
Artisan horloger, Frédéric Beine souhaite développer le métier de cadranier. Mais pour se faire, il a besoin de matériel spécifique.
Publié le 27-06-2022 à 06h00 - Mis à jour le 27-06-2022 à 10h59
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Depuis maintenant 10 ans, Frédéric Beine est artisan horloger dans son horlogerie baptisée « Art-Temps » et située à Braives. Il répare et restaure des montres et des horloges. Mais depuis quelques années, on lui demande de plus en plus souvent de remettre en état les cadrans. « Le problème, aujourd’hui, est que, lorsque l’on m’amène une montre pour la réparer et que le cadran est effacé, les gens me demandent souvent si je peux le remettre en état également. Or, je ne peux pas le faire car je ne dispose pas du matériel nécessaire. Les gens sont alors plus réticents à mettre des sous pour restaurer leurs objets alors que le cadran n’est pas fait. »
Cette demande croissante, Frédéric Beine l’explique par un intérêt plus développé aujourd’hui à restaurer des objets de famille. "Avant, quand papy décédait, on faisait venir le vide-greniers pour vider toute la maison. Aujourd’hui, avant de faire venir le vide-greniers, les gens regardent s’il y a des objets de valeur, ils s’y intéressent puis souhaitent les faire restaurer."
Il ne vise pas le luxe
En Belgique, le métier de cadranier est quasiment oublié. "Cela existe dans le domaine du luxe. Mais moi, ce n’est pas ce que je vise. Ma clientèle, c’est Monsieur et Madame Tout-le-monde. Ce sont des gens qui viennent pour remettre en état la montre de mamy, de papy ou celle qu’ils ont reçu lors de leur communion par exemple."
Mais un atelier complet de cadranier coûte très cher: entre 100000 et 200000€. Ce n’est, pour autant, pas l’objectif visé par Frédéric Beine. L’artisan horloger souhaite plutôt acheter du matériel de base afin de développer la technique par tampographie (voir ci-dessous). Et pour pouvoir acquérir les bons outils, il a donc décidé de mettre en place un crowdfunding avec l’objectif de rassembler entre 11000 et 15000€. Actuellement, il a déjà récolté 6725 € et espère attendre le palier des 11000 € avant le 8 juillet prochain.
Lien du crowdfunding: www.crowdin.be/fr/projet-crowdfunding/horlogerie-art-temps-artisan-cadranier
La tampographie pour restaurer les cadrans
Dans son futur atelier de cadranier, Frédéric Beine compte donc utiliser la technique par tampographie. «Pour cela, il faut un tampographe. C’est, en quelque sorte, un tampon-poste.» Pour restaurer un cadran, cela passe par plusieurs étapes. Le fond d’abord. «Il va d’abord falloir enlever la peinture d’origine à l’aide d’une cabine de sablage. C’est une petite cabine avec un sable spécial qui va permettre de nettoyer le cadran. Une fois que c’est fait, on doit prendre un petit aérographe et trouver la bonne couleur pour peindre le cadran.»
Il faut ensuite redonner vie à tous les éléments qui composent le cadran : les chiffres, les lettres, la marque,. « On va devoir fabriquer des clichés. Et un cadran, cela peut être plusieurs clichés car il y a les chiffres, les sigles, les lignes de seconde,. On va donc d’abord devoir photographier le cadran. Puis détourer les chiffres, les lettres et les écritures. L’image sera ensuite vectorisée afin de pouvoir l’utiliser numériquement. Je vais ensuite transférer l’image dans mon cliché, je le fabrique, je mets de l’encre, je tampographe mon cliché et j’estampe mon cadran.»
Un travail considérable avec de nombreuses étapes. «Je ne sais pas vraiment dire combien de temps cela peut prendre.»
Frédéric Beine espère, en tout cas, atteindre la somme nécessaire pour lancer cette activité de cadranier à la fin de l’année.