Deraedt: passion foot, de la D1 à la P4
Union Saint-Gilloise, Olympic Charleroi, Fleurus, le Cameroun, rate éclatée, boule de Lotto. Le dénominateur commun ? La famille Deraedt.
Publié le 17-05-2022 à 06h00
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"J e suis allé voir Fleurus-Mellet plutôt qu’Antwerp-Union ". Un grand écart parfaitement maîtrisé par Jean Deraedt, papa d’un coach de P4 et d’un autre de D1A. Le paternel a lui-même entraîné à Goutroux, Jumet ou encore les jeunes de l’Olympic. Ses fils lui ont emboîté le pas. Un parcours familial décliné en 4 tableaux.
ÉDUCATION: "À un moment, j’ai senti que je ne voulais plus faire les entraînements sous la pluie ou la neige. J’ai dit stop à l’Olympic, se souvient Jean Deraedt. Quand on n’est plus capable de donner la même énergie, il vaut mieux s’arrêter."
Cette philosophie perfectionniste, il l’a transmise à ses deux fils. Laurent Deraedt est entraîneur des gardiens à l’Union en D1A. Jérôme dirige la P4 de Fleurus. "Mes entraînements sont toujours préparés de A à Z. Et je vais voir ceux de l’Union pour me perfectionner" , commente Jérôme Deraedt. Son frère a la même optique. "Pour me former, j’ai suivi des entraîneurs à Strasbourg et Sedan sur mon temps libre, se souvient Laurent. Pour l’instant, on entraîne les gardiens avec un programme de réalité virtuelle. Les résultats sont bons. Il faut être ouvert pour progresser."
COMPENSATION: Les frères Deraedt ont fait leurs gammes sur les terrains. Avec un goût de trop peu. "Si Jérôme ne perce pas, je n’y connais rien au foot: c’est Didier Beugnies qui m’a dit ça, se rappelle Jean Deraedt. Laurent a quant à lui été sélectionné en équipe nationale. Mais aucun des deux n’était un grand bosseur." Leurs carrières de joueurs ont été assez confidentielles. Un potentiel gâché qui explose à retardement avec l’envie d’entraîner. Pour Laurent, le destin s’en est mêlé. "Suite à un contact au foot, à 14 ans, ma rate a éclaté. Le médecin m’a dit que je serais mort si mes parents n’avaient pas réagi. J’ai décidé de laisser le foot de côté et de profiter de la vie. Mais le ballon rond est resté dans un coin de ma tête. J’ai loupé le wagon en tant que joueur, je ne raterai pas le train en tant qu’entraîneur."
RELATIONS: Fils d’entraîneur et joueurs, les Deraedt connaissent du monde dans l’univers du foot. "Je n’avais aucune expérience. J’ai parcouru BBF et je suis tombé sur le président de Fleurus avec qui j’ai joué. Il lui manquait un entraîneur, je me suis proposé. Ça tombait bien, je connaissais également le mentor de la P3" , relate Jérôme Deraedt.
Pour Laurent aussi, le bouche-à-oreille a fonctionné. "J’ai commencé à Bioul car mon ex-beau-frère a soufflé mon nom. J’y ai rencontré Vincent André qui a soufflé mon nom à Tamines. Idem pour Moris qui a soufflé mon nom à l’Union après son départ de Virton."
AMBITION: Plus que les relations, c’est l’ambition qui a fait la différence pour Laurent. "J’ai tout quitté pour un premier contrat pro au Cameroun. J’ai pris des risques alors que j’avais un enfant de 2 ans et demi. Mais je savais ce que je voulais."
Son frère, Jérôme, souhaite aussi gravir les échelons, mais petit à petit. "Je ne me vois pas rester en P4. Je ne postule pas ailleurs pour autant. Je veux d’abord faire mes preuves." Il suit fièrement les aventures de son frère vers le titre. Avec peut-être un rôle de porte-bonheur à la clé. "Quand il était jeune, lors d’une compétition, il accompagnait toujours les plus vieux sur le terrain et l’équipe gagnait à chaque fois. En finale, il n’est pas monté et ils ont perdu" , se souvient Jean Deraedt. "On va te faire monter à l’Union avant le match. Le déguisement, c’est une boule de Lotto" , sourit Laurent.
Jérôme sera-t-il le meilleur transfert de l’USG pour aider son frère à décrocher le jackpot la saison prochaine?