Béatrice Latinne condamnée à cinq ans pour homicide involontaire
Le jury a retenu des circonstances atténuantes, notamment le triste parcours de vie de l’accusée.
Publié le 05-02-2020 à 06h00
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La cour d’assises du Hainaut a rendu son verdict, mardi, dans le procès de Béatrice Latinne (43 ans), coupable de coups et blessures ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, de Jean Gillard. Elle écope d’une peine de cinq ans de prison, assortie d’un sursis probatoire de cinq ans pour ce qui dépasse quatre ans de prison ferme. Les faits ont eu lieu le 27 juillet 2018 dans un studio insalubre de la place Jean Ransy, à Courcelles. Se sentant abandonnée par le départ de son compagnon, Béatrice Latinne lui a porté un coup de couteau dans le ventre. Le jury n’avait pas retenu l’intention d’homicide mais a retenu des circonstances atténuantes: l’absence d’antécédent judiciaire, le retard mental léger et son triste parcours de vie.
Béatrice Latinne a rencontré Jean Gillard en septembre 2017. Deux jours après leur rencontre, Jean s’installait chez elle, dans un petit studio de douze mètres carrés aménagé dans un ancien hangar sur la place Jean Ransy à Courcelles. Le couple passait du temps dans les cafés. Mais lors de semaines précédant le crime, Jean sortait seul et cela irritait Béatrice qui avait le sentiment d’être abandonnée.
La solitude et l’abandon furent le fil rouge de l’existence de Béatrice. Les experts en santé mentale sont formels: elle s’attache aux autres et craint l’abandon.
Le 27 juillet 2018, Jean avait bu toute la journée, il avait plus de quatre grammes d’alcool par litre de sang en milieu d’après-midi. Il a annoncé à Béatrice qu’il avait trouvé un appartement et qu’il partait. Elle s’est saisie d’un couteau et a frappé Jean au ventre, sous le sternum. Jean s’est écroulé. Béatrice n’a pas appelé les secours, elle s’est effondrée. Un acte de désespoir, plaidera son avocate devant la cour.
Dans leur arrêt, les jurés ont tenu compte de l’extrême gravité des faits mais aussi de circonstances atténuantes. Béatrice était inconnue des autorités judiciaires et elle souffre d’un retard mental. Et puis, il y a son parcours de vie. Placée très jeune dans un home, elle dit avoir été violée, plus tard, par son père. Adulte, elle s’est attachée à un homme plus âgé qu’elle. À son décès, elle a eu le sentiment d’être abandonnée, déjà.
Elle a rencontré d’autres hommes dans des cafés, puis Jean. Les disputes se multipliaient et cela agaçait Jean qui avait décidé de partir. Elle ne l’a pas supporté et a commis un geste irréparable.
Mardi, ses juges lui ont laissé une chance de retrouver sa place dans la société mais cela nécessitera beaucoup d’efforts, sous la surveillance de professionnels du droit durant un délai d’épreuve.