Châtelet: nue, elle suppliait qu’on arrête de la filmer, les deux Youness l’ont humiliée
Les deux jeunes prévenus nient toute intention méchante ou volonté de nuire à la victime.
Publié le 21-02-2023 à 21h30 - Mis à jour le 21-02-2023 à 21h31
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Dans cette affaire, il y a deux prévenus, tous deux s’appellent Youness. C’est grâce à une enquête parallèle, pour des faits liés aux produits stupéfiants, et à l’analyse du GSM de la petite amie d’un des prévenus que les enquêteurs mettent la main sur une vidéo humiliante. Sur celle-ci, on découvre Charlotte (prénom d’emprunt) nue et suppliant qu’on arrête de la filmer. Les fouilles sont poussées et le GSM du second prévenu révèle la présence de plusieurs photos issues de vidéos différentes. Le Cloud utilisé par le second Youness porte la trace d’autres vidéos humiliantes. "La victime est en petite tenue et demande qu’on arrête de filmer. Elle se cache même le visage avec le panier du chat", précise le substitut Bury.
Quand Charlotte découvre les images de ces vidéos, elle est couverte de honte et craint de voir un jour ces vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Ce qui heureusement ne semble pas être le cas dans le dossier. Mais l’inquiétude est légitime, quand on sait le rapport fusionnel qu’entretiennent les jeunes avec les réseaux sociaux. Le parquet a d’ailleurs évoqué les possibles conséquences qui peuvent survenir sis ces vidéos étaient diffusées aux yeux de tous. "On ne pouvait pas laisser passer ça. Il y a plusieurs victimes qui ont commis des actes contre elles-mêmes, spécialement en jeunesse. Ce sont des choses inacceptables.", insiste le substitut Bury, comme un père qui donne une leçon à ses deux garçons.
La comparution devant la 6e chambre correctionnelle est clairement une sorte de leçon à retenir pour les deux Youness, qui nient toute intention méchante derrière leurs gestes. "Finalement, ce ne sont pas des choses que je devais filmer mais, dans la vie, j’ai tendance à tout filmer", précise l’un d’entre eux. Toutefois, l’infraction doit être sanctionnée. Le parquet sollicite une peine d’un an de prison.
Me Gras, l’avocat du premier prévenu, plaide l’acquittement pour son client, affirmant qu’il n’y avait aucune intention méchante ou de nuire à la victime. Ce dernier insiste sur l’absence de traumatisme de la victime, qui ne s’est pas constituée partie civile pour réclamer un quelconque dédommagement. Le second jeune plaide également son acquittement.
Jugement prévu le 20 mars.