Venu du Canada, le leader mondial du recyclage de plastiques s'installe à Châtelineau
Le Canadien Lavergne, leader mondial des plastiques recyclés, a choisi Châtelineau pour s’ancrer en Europe. La production va commencer d’ici peu.
- Publié le 27-07-2022 à 06h00
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Avec Filao, à Couillet, la région de Charleroi sera bientôt dotée d’une nouvelle usine de recyclage des plastiques. Cette fois, cela ne concerne plus les bouteilles en PET mais les polymères provenant des appareils électriques et électroniques mis au rebut. Et c’est à Châtelineau, entre la Sambre et l’arrière de la rue Wilmart, que l’usine achève son déploiement.
Le groupe qui l’exploite n’est pas des moindres: le Canadien Lavergne, reconnu comme leader mondial des plastiques recyclés. Le démarrage réel de l’activité est prévu dans quelques jours, au mois d’août. Avec pour objectif le traitement de 20000 tonnes de polymères usagés dès la fin de 2022, a annoncé, en juin, Jean-Luc Lavergne, Directeur général.
Les atouts wallons
L’implantation de Lavergne en Belgique s’inscrit dans l’appel à projets Circular Wallonia lancé par le gouvernement wallon en 2019. L’idée est de construire des usines de recyclage de plastiques sur le territoire wallon plutôt que de confier à l’étranger le traitement des matières collectées. Avec quatre autres, le projet de Filao sera retenu, de même que celui de Lavergne.
Les industriels québécois étaient en effet à la recherche d’un point d’ancrage européen. Car le vieux continent est non seulement intéressant pour l’approvisionnement, mais aussi pour le marché:"Il s’agit d’être plus proche de la source de la matière, mais aussi des clients", explique Frédéric Gauder, directeur général de Lavergne Belgique. Des clients parmi lesquels on trouve HP, Dyson, Lexmark, Keurig, Nespresso, BMW… Une arrivée en Europe qui permet aussi de réduire le transport, par bateau, et donc la production de CO2.
Les performances du système belge de collecte du plastique, la situation géographique centrale, la main-d’œuvre qualifiée, la volonté wallonne de l’économie circulaire et l’opportunité d’un bâtiment industriel – à l’emplacement d’un ancien hall de Carbobois – l’aide de la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie) sont autant d’éléments qui ont convaincu les Québécois.
25 emplois pour débuter
Le bâtiment loué par l’entreprise, juste en face de Comet, autre acteur du recyclage, de métal, s’étend sur 10000 m2. Il est à présent équipé des machines nécessaires aux étapes du recyclage: décontamination, broyage en paillettes, séparation selon la matière et la couleur, homogénéisation puis enfin extrusion qui consiste à fabriquer des billes de plastique qui seront utilisées par des entreprises de moulage pour leurs clients.
"Pour commencer, nous serons 25 sur le site, indique le directeur.Mais à terme, 60 personnes seront employées."D’ici la fin de 2022, une dizaine de postes sont encore à pourvoir: des opérateurs de production, des manutentionnaires, des techniciens pour le contrôle qualité."Ils pourront bénéficier d’une formation que nous assurons en interne."
20 millions€ investis
L’investissement de Lavergne s’élève à quelque 20 millions€. La SRIW intervient pour 9,5 millions€ en prêt et en capital, aux côtés d’une banque. C’est la première pierre d’un objectif stratégique du groupe qui affiche sa volonté de se développer en Europe, affirme Yohan Lavergne, en charge du développement sur le continent européen.