Violence conjugale à Charleroi: vers une 24e condamnation pour Philippe

Onze pages de casier judiciaire: que faire de Philippe ? C’est la question que se pose le parquet concernant le quadragénaire, lassé de revoir ce visage bien connu.

L.C.
 L’homme a notamment escaladé le toit de la maison pour accéder à la chambre où sa femme s’était réfugiée.
L’homme a notamment escaladé le toit de la maison pour accéder à la chambre où sa femme s’était réfugiée. ©ÉdA – 70142001910

En termes de statistiques, Philippe est l’exemple à ne pas suivre: 11 pages de casier judiciaire et 23 condamnations à son actif. Condamné en 2021 à 37 mois de prison avec un sursis probatoire de cinq ans pour détention illégale ou arbitraire, coups et blessures à plusieurs reprises, menaces verbales, harcèlement téléphonique, destruction et vols, Philippe a remis le couvert.

Deux scènes de coups et blessures sont reprochées au détenu. Le 15 octobre 2022, Philippe a "tiré sur le bras de sa compagne, entraînant sa chute dans les escaliers". C’est du moins sa version. Pour la partie civile, la vérité est tout autre. "Elle a reçu un coup de poing à l’arrière de la tête", affirme Me Colin.

Quelques mois plus tard, c’est dans la voiture que la situation conjugale a dérapé. "Le prévenu a effectué des reproches à la victime sur une prétendue tromperie. Le ton est monté et le prévenu a giflé la victime. Une fois devant le domicile, la victime a rapidement quitté la voiture pour aller s’enfermer à double tour dans la maison", narre la partie civile.

La compagne de Philippe pensait sans doute être définitivement tranquille. Ce qui ne fut pas le cas. Philippe a escaladé le pignon de la façade, pour casser la coupole du toit et puis la porte de la chambre ! Il est parvenu à accéder dans la pièce où se trouvait la femme. Cette dernière est finalement parvenue à fuir et à se réfugier chez une voisine. "Le prévenu, lui, a repris le véhicule de la victime pour quitter les lieux. Il a été retrouvé le lendemain vers 16h en train de zigzaguer dans les rues de Dampremy en état d’ébriété", ajoute Me Colin. L’avocate confirme que sa cliente est victime de violence conjugale depuis le début de la relation, soit 31 longues années !

Que faire ?

Comme l’a rappelé le parquet, ce n’est pas la première fois que Philippe doit se défendre de faits de violence sur la même plaignante. "Que faire de lui ?", s’interroge à voix haute le substitut Vervaeren. La question est logique, étant donné les chances octroyées par la justice et nullement saisies par le prévenu. En témoigne le sursis probatoire de 2021: Philippe n’a respecté aucune des conditions (abstinence à l’alcool, suivi psychologique, etc.)

Une peine de quatre ans de prison ferme est requise contre Philippe. À la défense, on espère l’octroi de nouvelles mesures probatoires. Jugement le 28 septembre.

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