Charleroi : "Il oublie" qu’il a un couteau à sa ceinture, menace de planter un agent de sécurité et se rebelle face à la police
Le prévenu voulait rendre visite à sa compagne hospitalisée et n’a pas accepté qu’on lui refuse l’accès à la chambre.
- Publié le 09-06-2023 à 20h59
- Mis à jour le 09-06-2023 à 21h00
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Juste après le passage du Covid, les règles concernant les visites en milieu hospitalier ont été renforcées afin d’éviter une propagation du virus et autres microbes. Le 3 octobre 2021, au sein du site hospitalier où se trouve la compagne de Michaël, une seule personne par jour est autorisée à rendre visite aux malades. Ce jour-là, Michaël est accompagné par son fils. Et la visite va partir en vrille, à cause de la violence du prévenu.
"Ils ont sauté sur moi"
Puisque le fiston est autorisé à entrer dans la chambre, Michaël ne l’est forcément pas pour respecter les règles sanitaires. Mais ce refus n’est pas accepté par ce dernier. L’agent de sécurité qui s’oppose au compagnon est verbalement menacé. "Si tu ne me laisses pas entrer, je vais te planter", lui lance Michaël. Le danger est réel puisque ce dernier est armé d’un couteau se trouvant à sa ceinture. Ce vendredi matin, face à la justice, le père de famille confirme bien avoir menacé l’agent de sécurité, tout en rassurant le tribunal puisqu’il "ne comptait pas passer à l’acte."
Compte tenu de la tension palpable au sein de l’hôpital, une équipe du GSA (groupe d’intervention de la police de Charleroi) est requise sur place pour tenter de désamorcer la situation. Mais la violence de Michaël monte en flèche et ce dernier doit être physiquement maîtrisé par les policiers. "Monsieur se dit armé et le contact avec ce dernier pour une fouille de sécurité ne va pas bien se passer. Il est vu par les agents en train de porter sa main au niveau de sa hanche droite, ce qui est un signal d’alerte. Durant la maîtrise physique, le prévenu plante ses ongles dans la main d’un des agents", résume le substitut Bury.
Interrogé sur la rébellion armée, Michaël conteste la prévention affirmant que ce sont les policiers qui se sont jetés sur lui. "Moi je me suis ensuite débattu parce que j’avais mal aux épaules." Pour le couteau, il s’agit d’un outil personnel destiné à l’ouverture de colis dans son activité de bénévole pour la Croix-Rouge. "J’avais oublié que je l’avais à ma ceinture. Mais quand je l’ai senti, je l’ai directement dit aux agents. Il n’y a pas eu de mouvement de ma main vers l’arme", se défend le quadragénaire.
Des difficultés personnelles
Le substitut Bury trouve "curieux et contradictoire" l’explication fournie par Michaël sur ce fameux couteau puisqu’il affirme avoir oublié qu’il se trouvait à sa ceinture, alors que sa main s’est dirigée vers sa hanche. Second détail troublant: après vérification, la Croix-Rouge ne connaît pas Michaël en tant qu’employé ou bénévole. 16 mois de prison sont requis pour les faits de violence tout en insistant sur la poursuite du suivi psychiatrique.
Pour la défense, il est important de tenir compte de l’état mental du prévenu (dépressif et complètement perdu) au moment des faits pour le juger de la meilleure des manières. Une peine de travail est requise. Jugement le 1er septembre.