Charleroi: après le refus de la Wallonie, les gens du voyage sont prêts à passer aux représailles
Le porte-parole des nomades réagit au refus du ministre Borsus. Il appelle les familles du voyage à s'installer n'importe où. Il considère que Charleroi est l'une des rares villes qui les respecte.
Publié le 26-05-2023 à 12h01 - Mis à jour le 26-05-2023 à 12h12
:focal(545x386.5:555x376.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ERL62CHU3RA3BOI3B2IQZULQKY.jpg)
"Charleroi nous a ouvert sa porte, la Wallonie l’a refermée. Alors j’appelle tous les gens du voyage à s’installer n’importe où," indique leur porte-parole.
Manuel Étienne Charpentier est furieux. Le porte-parole des gens du voyage en Wallonie a vécu comme une nouvelle humiliation la confirmation du refus de permis du ministre MR en charge de l’Aménagement du Territoire Willy Borsus de créer à Gosselies un lieu permanent d’accueil pour 20 à 40 caravanes.
Il met en garde: "J’ai appelé les membres de ma communauté à des représailles. Je les ai invités à s’installer n’importe où puisque la Wallonie nous refuse l’accès à un terrain à Charleroi qui faisait l’objet d’un consensus local." Pour lui, il faut en finir avec l’hypocrisie. "Nous n’avons pas de problème dans le nord du pays où une quarantaine d’aires équipées sont à la disposition des gens du voyage. Mais en Wallonie, c’est autre chose. Les communes sont réticentes à nous accueillir, les infrastructures sont rares. Et quand un bourgmestre met de l’énergie et du temps dans un projet comme l’a fait Paul Magnette, c’est à l’étage supérieur que ça coince. Or, je le rappelle, la Wallonie subsidie la création de lieux de séjour."
C’était le cas à Charleroi où une enveloppe d’un demi-million d’euros avait été allouée à ce projet. Manuel Étienne Charpentier appelle les nomades à l’action. "Pas à Charleroi où nous sommes respectés et bien traités, mais ailleurs, là où on nous méprise !" C’est peu de dire qu’il digère mal le refus du ministre. "Willy Borsus avait fait preuve d’écoute et d’ouverture lorsque je l’avais rencontré alors qu’il exerçait la fonction de président du gouvernement wallon, se souvient-il. Même si j’ignore les motivations exactes qui l’ont amené à se positionner de la sorte, je prends ça comme une trahison. Et ça nous met en colère !"
En Belgique, la communauté des gens du voyage compte une vingtaine de milliers de ressortissants. Le porte-parole craint que cette décision du ministre favorise la frilosité des autres bourgmestres. Attention désormais à la réplique des familles.