Charleroi: Emmanuel viole son neveu durant 9 ans et filme sa grande sœur dans la salle de bains à son insu

Pour le parquet, le prévenu n’affiche aucune prise de conscience et aucune remise en question de son comportement déviant. 8 ans de prison sont requis.

L. C.
 L’enfant a déclaré avoir subi des viols réguliers de ses 7 ans à ses 14 ans.
©BELGAIMAGE 

Le 17 janvier 2022, la tante d’Emilien (prénom d’emprunt) totalement désemparée et perdue contacte une amie qui travaille dans la police montoise. La quinquagénaire vient tout juste de recevoir les confidences du petit frère d’Emilien, qui vient lui d’apprendre l’horreur. Ce dernier dénonce des viols commis par Emmanuel, son oncle, de ses 5 ans à ses 15 ans. Le jeune mineur ne souhaite pas que les faits s’ébruitent et refuse d’en parler aux forces de l’ordre. Son frère va alors se mettre à la recherche de preuves au domicile de la grand-mère, là où une grande partie du noyau familial vit. Dans une clé USB branchée sur la télévision, le frangin découvre l’horreur.

45 minutes insoutenables

Une vidéo remontant à 2015 se trouve dans le support informatique. La séquence, qui dure 45 minutes, montre en réalité l’un des viols subis par Emilien. “Pendant les dix premières minutes, on voit le prévenu mettre en place sa caméra dans sa chambre”, détaille la substitute Dutrifoy. Puis Emilien vient dans la chambre, et pendant de longues minutes, les images montrent ensuite l’abus sexuel commis sur l’adolescent.

Ce mardi après-midi, face à son agresseur, Emilien a courageusement pris la parole, revenant notamment sur le nombre d’abus commis par son tonton. “Quand j’ai dit qu’il y avait eu entre 30 et 50 faits aux policiers, c’était un chiffre comme ça car il y en a eu beaucoup plus”, confie la victime. Le tonton incriminé, lui, conteste toute agression sexuelle et parle lui “d’une seule relation sexuelle consentie”. “Il est venu lui-même vers moi. J’ai été un peu surpris par sa demande, mais c’est lui qui a pris l’initiative de venir dans ma chambre pour me montrer certaines choses. Je l’ai surpris une fois à regarder un certain type de film pornographique et il venait me montrer des pratiques homosexuelles. Dès le départ c’était consenti, puis c’est vrai qu’il m’a demandé d’arrêter et je ne l’ai pas fait”, lance Emmanuel.

D’autres vidéos et des fichiers pédopornographiques

En fouillant davantage dans le matériel informatique d’Emmanuel, les enquêteurs ont également découvert d’autres fichiers : deux vidéos montrant la grande sœur du prévenu, filmée à son insu dans la salle de bains à l’aide d’un “programme spécifique” installé dans le téléphone de son petit frère et aussi des fichiers pédopornographiques. Pour ces derniers, Emmanuel parle de virus à la suite d’un afflux de téléchargement dans un logiciel. Thèse écartée par le parquet. “Il y a eu des recherches spécifiques avec des mots-clés propres à de la pédopornographie comme “PTHC” (pre-teen hard core)”. Mais le prévenu prétend ne pas avoir été au courant de l’existence de ces fichiers.

L’inquiétude est de mise. Le parquet requiert une peine de 8 ans de prison, considérant qu’Emmanuel ne fait nullement preuve de remise en question ou de prise de conscience de ses agissements après une dizaine de mois de détention préventive. Emmanuel fait aussi preuve, selon un rapport d’expertise, d’une distorsion cognitive sur les relations adultes-enfants.

À la défense, on insiste particulièrement sur la prise de conscience opérée par le prévenu sur ses problèmes, en précisant qu’il a demandé de l’aide à deux reprises. Un sursis probatoire est sollicité. Jugement le 5 juin prochain.

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